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BRUXELLES / Romeo Castelluci met en scène Parsifal à la Monnaie - Séduisante proposition


Sa lecture pertinente et imaginative du Combattimento di Tancredi e Clorinda avait attiré l’attention, certainement Romeo Castellucci aurait son mot à dire dans le monde de l’Opéra. La Monnaie lui offre rien moins que Parsifal. Un défi, l’occasion pour le jeune metteur en scène de sauver probablement cette œuvre des lectures abracadabrantesques qui ont envahi toutes les scènes lyriques, et jusqu’à Bayreuth, ces dernières décennies.

Pourtant, Castellucci ne reviendra pas à la tradition, tout fin psychologue qu’il est, le texte de Parsifal ne peut que l’encourager à aller de l’autre côté des personnages, il ne s’arrêtera pas au verni religieux. Et son art esthétiquement splendide devrait enfin donner à la musique de Wagner, au prisme diamanté de son orchestre, un équivalent visuel envoûtant. Tout est toujours à faire dans un opéra dont le héros est avant tout passif, mais non pas du côté du décor ou du symbole. Parsifal, c’est d’abord l’histoire d’une communauté humaine partagée entre deux mondes, la blessure d’Amfortas et le poison de Klingsor.



On ira d’abord à La Monnaie pour voir la proposition du metteur en scène, mais on ne boudera pas pour autant la distribution : Rootering en Gurnemanz, von Halem pour l’apparition de Titurel, c’est du solide, Thomas Johannes Mayer promet beaucoup en Amfortas, et le couple de l’acte II, Klingsor selon Tomas Tomasson et la Kundry d’Anna Larsson fascine déjà. Hartmut Haenchen rééditera probablement le miracle d’allant et de clarté qu’il avait déployé à la Bastille. Décidément, on n’en finit jamais avec Parsifal.

Jean-Charles Hoffelé

Wagner : Parsifal

Bruxelles - Théâtre de La Monnaie

27, 30 janvier, 1, 3, 6, 8, 11, 15, 17 et 20 février 2011

www.lamonnaie.be

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Photo : DR

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