Peter Stein a tenu à capter lui même l’une de ses mises en scènes les plus aboutie, sinon bouleversante et le résultat est un véritable film d’opéra où les chanteurs deviennent des acteurs prodigieux. Le spectateur français souffre pourtant devant la prononciation exotique d’une distribution strictement gallo-anglaise (nous sommes à l’Opéra de Cardiff). Donald Maxwell et Neil Archer en particulier nous font des images lyriques de Maeterlinck un sabir inextricable.

Pourtant le charme opère, en grande partie grâce à la direction fluide et hiératique à la fois de Pierre Boulez qui possède toutes les arcanes du temps debussyste, et à la Mélisande d’Alison Hagley, légère, inquiète, frémissante. Boulez réserve comme toujours Yniold à un enfant : Samuel Burkey est décidément renversant. Ce ne sera pourtant pas votre premier Pelléas en DVD : le spectacle de l’Opéra de Lyon, dirigé par Gardiner, outre qu’il rétablit la version originale de l’œuvre, propose une distribution francophone exemplaire (Arthaus).

Jean-Charles Hoffelé

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