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Figures françaises

Pas de doute, dans la série des Figures de Radio France de la saison en cours les Figures françaises qui s'annoncent constituent l'un des plus beaux, si ce n'est le plus beau maillon. Loin de nous le désir de sacrifier à un quelconque esprit cocardier, mais la programmation du week-end proposé par la Maison ronde retient l'attention.

La musique instrumentale a beau dominer largement, c'est toutefois un ouvrage lyrique qui fait l'événement durant ces Figures françaises. Il aura fallu être patient pour découvrir La Reine morte, opéra de Daniel-Lesur (photo ci-contre) d'après l'ouvrage d'Henry de Montherlant… Commande de l'Opéra de Paris, la partition aurait en effet dû être donnée en 1987. On invoqua à l'époque des problèmes budgétaires et la création fut annulée… Disparu il y a deux ans, Daniel-Lesur n'aura pas eu le bonheur d'assister à l'exécution de son opéra. L'injustice dont il fut victime est en bonne partie réparée puisque, sous la baguette de Lawrence Foster, on découvre en version de concert une œuvre dont les rôles principaux sont confiés à Laurent Naouri et Béatrice Uria-Monzon.

A propos d'injustice, il en est une autre que Radio France va également un peu réparer dès le concert initial des Figures françaises. Une création de François Vercken - un artiste bien trop rare dans les concerts de musique d'aujourd'hui -, Diptyque, figure en effet au programme que dirige Yoel Levi à la tête de l'Orchestre National de France. Rien de plus logique d'ailleurs que la présence d'un créateur à la personnalité originale et profondément attachante aux côtés de Daniel-Lesur dans la mesure où F. Vercken a été, entre autres, l'élève de l'auteur de La Reine Morte. Honegger (le Concerto pour violoncelle par Jérôme Pernoo) et Jolivet (le Concerto pour trompette n°2 par David Guerrier) sont également inclus dans un programme qui, d'emblée, donne la couleur d'un week-end où l'on entend également (le samedi 19 à 17h) Isabelle Moretti, Philippe Pierlot, le Quatuor Parisii et la Maîtrise de Radio France dans un séduisant tête à tête Caplet-Jolivet.

En cette année du centenaire de sa naissance, André Jolivet est bien servi par les Figures françaises : l'Orchestre du Conservatoire dirigé par Zsolt Nagy (le dimanche 20 à 18h) en interprète aussi (Soir et Défilé) aux côtés de pages de Jadin, Roussel, Schmitt ( les rares Dyonisiaques !) et Messiaen.

On ne négligera pas non plus Giovanni Belluci et l'Orchestre Royal de chambre de Wallonie, dirigé par Augustin Dumay dans des ouvrages de Lekeu, Chausson et Ravel. Quant aux amateurs de répertoire baroque, ils n'ont pas été oubliés et Pascal Monteilhet leur offre un beau récital Robert de Visée qui ouvre un après-midi de dimanche où l'on découvre un peu plus tard l'Ensemble Musicatreize dans une création de Caroline Marçot et des pièces de Bernard Cavanna, Edith Canat de Chizy et Jean-Louis Agobet.

Des Figures cohérentes, diversifiées, découvreuses - et entièrement gratuites, comme de coutume !

Alain Cochard

Maison de Radio France, du 18 au 20 mars.

Photo : DR
 

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