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Jean-Yves Ossonce dirige Beethoven au Grand Théâtre de Tours – Plénitude – Compte-rendu

Une page se tourne. Pour son dernier concert symphonique au Grand Théâtre de Tours (dont Benjamin Pionnier assure désormais la direction), Jean-Yves Ossonce a choisi de présenter la Cinquième et la Sixième Symphonie de Beethoven, deux œuvres emblématiques qui permettent d’apprécier le niveau d’un orchestre et son évolution.
 
Avec l’Ouverture de Coriolan s’installe d’emblée un climat tendu, par le sens des contrastes et l’énergie d’un discours qui culmine dans la péroraison finale. Dans la « Pastorale », la vision sans emphase, l’art subtil des transitions, la clarté du phrasé soutiennent constamment l’attention. L’Orage très impressionnant (excellent timbalier) crée un moment dramatique avant l’apaisement conclusif. Ossonce sait continûment raconter une histoire, débusquer le détail instrumental (qu’il marque avec précision de la main gauche), sans jamais perdre de vue la structure d’ensemble de la partition, dirigée par cœur. Une conception qui ne cherche jamais à se mettre en avant mais se contente de servir la musique sans égocentrisme.

L’Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire / Tours prend des risques dans une Cinquième Symphonie où la tension, le lyrisme et l’émotion débouchent in fine sur un héroïsme d’une violence contenue. Applaudissements fournis d’un public sensible à la qualité du travail réalisé à la tête d’une phalange tourangelle qui dégage désormais un sentiment de plénitude.
 
 
Michel Le Naour

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Tours, Grand Théâtre, 24 avril 2016

© Gérard Proust

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