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L’Orchestre Poitou-Charentes joue Beethoven/Zender – Diabelli transfigurées – Compte-rendu

La 8e édition d’ « Orchestres en fête » qui s’est déroulée récemment aura amené pas mal d’orchestres régionaux à se produire à la Philharmonie de Paris. Excellente occasion pour le public de juger de la qualité de ces phalanges et des progrès remarquables qu’elles ont accomplis depuis quelques années. A côté d’orchestres bien identifiés (Toulouse, Lille, Bordeaux, Strasbourg), on en trouvait d’autres, plus discrets et de dimensions plus modestes, mais dont la présence à la Philharmonie a elle aussi été très remarquée. 

Ainsi pour l’Orchestre Poitou-Charentes, placé depuis 2000 sous la direction artistique de Jean-François Heisser (photo), dont le programme jouait la carte de l’originalité avec les Variations Diabelli de Beethoven «interprétées » par Hans Zender (né en 1936). Rien d’une simple « orchestration » ici mais – le compositeur allemand est on ne plus explicite sur ce point dans l’intitulé de sa partition (datée de 2011) –  « 33 variations sur 33 variations » [soit une] « interprétation composée sur les Variations Diabelli de Beethoven ».

Près de deux décennies après son « interprétation composée » du Winterreise de Schubert (1993), Zender s’est lancé un nouveau défi en s’emparant de l’ultime cycle de variations de Beethoven. Passionnant, le résultat peut au premier abord dérouter les habitués de l’original pour piano, mais s’avère pleinement fidèle à son esprit en exploitant toutes ses potentialités, comme Beethoven le fit en s’emparant – avec quelle audace !  –  du thème proposé par Diabelli. A chaque mesure de l’ouvrage de Zender, une porte s’ouvre, une idée fuse, sans que le fil du discours ne soit à aucun moment perdu.

Gestique d’une sobriété toute boulézienne, Heisser se meut avec confondante aisance dans ces Diabelli transfigurées et peut s’appuyer sur des instrumentistes dont la précision n’a d’égal que l’engagement. Face au foisonnement, au relief et à l’intensité de l’interprétation le public retient son souffle, avant de réserver la plus chaleureuse ovation au chef et à ses troupes.

Alain Cochard

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Paris, Cité de la musique (salle des concerts), 19 novembre 2016

Site de l’Orchestre Poitou-Charentes : www.orchestre-poitou-charentes.com

Photo © T. Chapuzot

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