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Prades au Théâtre des Champs-Elysées – Au paradis de la musique de chambre – Compte-rendu

Le Festival de Prades fêtera du 24 juillet au 13 août sa 65ème édition. Comme chaque année, en avant-première de la célèbre manifestation créée par Pablo Casals, le Théâtre des Champs-Elysées accueille, autour du directeur artistique Michel Lethiec (photo), des amis musiciens dans un répertoire éclectique qui fait la part belle aux souffleurs.
 
Le Trio n° 4 op. 11 pour clarinette, violoncelle et piano de Beethoven ouvre une soirée qui réservera bien des surprises. Interprétation ludique et expressive où fusionnent dans un même élan Michel Lethiec à la clarinette, Arto Noras au violoncelle et Itamar Golan au piano. Vaste partition, l’Octuor pour cordes et vents de Schubert constitue un morceau de choix pour huit instrumentistes tous unis par la même empathie. Aux violons ailés de Mihaela Martin et Olivier Charlier, à l’alto mordoré de Vladimir Mendelssohn, au violoncelle ductile de Frans Helmerson et à la contrebasse pénétrante de Jurek Dybal répondent le cor somptueux d’André Cazalet, le basson espiègle de Giorgio Mandolesi et la clarinette onctueuse de Michel Lethiec. Une heure de musique pure qui fédère toutes les énergies entre élégance, noblesse de ton et saveur populaire.

L'Orchestre de violoncelles de l'Académie du Festival de Prades © musicncom
 
Après l’entracte, le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy (dans l’arrangement subtil de Schoenberg pour dix instrumentistes) constitue un moment de lévitation d’où s’échappent les volutes de la flûte tendre et agile de Patrick Gallois. Brève pièce pour clarinette solo, le Prélude de Penderecki offre une nouvelle fois à Michel Lethiec l’occasion de montrer ses capacités d’adaptation dans un répertoire qui demande concentration et vélocité, puis sa lecture de l’Adagio du Quintette pour clarinette et cordes de Mozart tient du rêve éveillé.

La Danse des Elfes de David Popper met en valeur les jeunes virtuoses du violoncelle de l’Académie Pablo Casals sous le regard bienveillant de François Salque qui, lui-même, rend un hommage vibrant au fondateur du Festival avec le Chant des oiseaux. Feu d’artifice enfin avec la suite que Franck Villard a tirée de Porgy and Bess Michel Lethiec s’y livre à un véritable bœuf avec un sens jazzy surprenant de pulsation et d’authenticité, soutenu par les cordes jubilatoires d’Olivier Charlier et Saskia Lethiec (violons), Karine Lethiec (alto), Damien Ventula (violoncelle) et Jurek Dybal (contrebasse). Une excellente incitation à venir assister au Festival de Prades cet été.
 
Michel Le Naour

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Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 11 mars 2017 / Programme du Festival 2017 : prades-festival-casals.com/

Photo Michel Lethiec @Hugues Argence

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