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Prades - Compte-rendu : Echos du Festival

La 55ème édition du prestigieux Festival Pablo Casals de Prades a fait cette année la part belle à Mozart. Mais il serait faux de croire, et ce serait bien mal connaître l’infatigable et subtil Michel Lethiec, le directeur artistique du Festival que la programmation s’est résumée aux œuvres les plus rebattues du divin Salzbourgeois. Pas la moindre « Petite musique de nuit », pas le plus minime soupçon de « Ah ! vous dirai-je maman » à vous mettre dans l’oreille tout au long de la trentaine de concerts proposés.

Du premier grand concerto pour piano (le 8ème) à la dernière œuvre de musique de chambre (l’Adagio et Rondo pour glassharmonica, flûte, hautbois, alto et violoncelle), nous avons eu droit à un florilège d’une trentaine d’œuvres. Mais, bien d’autres compositeurs, de Samuel Scheidt (1587-1654) à Alfred Schnittke (1934-1998), ce qui montre assez l’éclectisme des programmes, ont été à l’honneur. De plus, quatre auteurs contemporains en résidence, Charles Camilleri, Marc-André Dalbavie, Krystof Maratka, Jan-Erik Mikalsen, ont pu faire entendre certains de leurs ouvrages, puisque le Festival bénéficie du soutien de Musique nouvelle en liberté. Originalité sans outrecuidance, telle pouvait être la devise du Festival et de ses organisateurs.

Cette année plus particulièrement, l’esprit de Pablo Casals a soufflé sur ce grand événement musical. Plusieurs soirées ont été consacrées à son souvenir ou ont présentées des réminiscences de concerts anciens. A chaque concert, la ferveur des interprètes, leur joie de faire partager leur bonheur de jouer, laissent la plus vive impression au public. Impossible de citer tous les artistes qui, par amour de la musique de chambre et par amitié pour toute l’équipe du Festival, ont accepté de venir charmer (le mot n’est certes pas trop fort) les amoureux de la musique. Il faudrait tous les énumérer ou n’en nommer aucun, de peur d’en oublier un seul. Ces musiciens sont d’autant plus méritoires que leurs journées sont bien remplis : cours d’interprétation dispensés à deux jeunes instrumentistes dans le cadre de l’Académie de Musique, répétitions et, presque tous les jours un, voire deux concerts (à 17 h 30 ou à 21 h).

Signalons également que le Festival a pour partenaire l’Adami, qui permet d’offrir à de jeunes artistes, au talent déjà confirmé, une reconnaissance auprès de professionnels et à un accès à une carrière internationale. Enfin, sachez qu’en venant à Prades vous pouvez découvrir tous les lieux enchanteurs dans lesquels sont donnés les concerts : impressionnante basilique du XIème siècle de St-Michel de Cuxà, somptueuse église St-Pierre de Prades (dans laquelle résonne à jamais le violoncelle de Casals), petites chapelles ou églises romanes, toujours meublées d’admirables retables baroques. Tous ces sites ne peuvent qu’éblouir les amateurs d’art.

Xavier Rey

Photo : DR
 

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