Journal

Una noche de zarzuela au Teatro de la Zarzuela de Madrid - Nuit d’étoiles - Compte-rendu

En guise de mise en bouche entre deux productions lyriques, le Teatro de la Zarzuela propose un concert d’airs de zarzuelas avec le gratin du chant espagnol d’aujourd’hui sous la houlette d’un maître ès qualités, Jesús López Cobos. Una noche de zarzuela (Une nuit de zarzuela), ainsi que s’intitule le concert, conquiert l’enthousiasme, à juste titre, d’une assistance trépidante qui affiche complet dans l’historique salle madrilène dédiée à ce répertoire.
 
Des extraits, sous forme d’arias, duos, quatuors vocaux, chœurs et interludes orchestraux, constituent la matière d’un programme qui réunit : Pablo Sorozábal (La del manojo de rosas, La tabernera del puerto), Federico Chueca (La Gran Vía tant admirée de Nietzsche, El bateo), Federico Moreno Torroba (Luisa Fernanda), Gerónimo Giménez (El baile de Luis Alonso, La boda de Luis Alonso), Tomás Bretón (l’inusable Verbena de la Paloma), Jesús Guridi (El caserío), Francisco Barbieri (Gloria y peluca, El barberillo de Lavapiés), José Serrano (Los claveles), Amadeo Vives (Doña Francisquita) et Soutullo & Vert (El último romántico). Autrement dit : des passages parmi plus célèbres de zarzuelas aux XIXe et XXe siècles, mais aussi quelques raretés (comme Gloria y peluca), dans un florilège des plus variés, de la scène de genre aux élans intensément dramatiques.

Lucero Tena & Jesús López Cobos © Javier del Real

Ainhoa Arteta, Ana Ibarra, Carlos Chausson et José Bros forment un bouquet vocal aux couleurs chatoyantes. Dans une texture ferme pour les deux cantatrices, et un chant caractérisé pour les deux divos : un Chausson qui ajoute une faconde d’irrésistible acteur, et un Bros d’émission irradiante (dans l’air fameux « ¡No puede ser! », qui rappellerait le jeune Domingo). López Cobos les entraîne, en compagnie de l’orchestre et du chœur du Teatro de la Zarzuela, avec une flamme communicative. Lucero Tena, vétérane du flamenco, apporte l’appoint ponctuel de castagnettes et achève de soulever le public. Puisque en Espagne, la nuit prélude à la fête.
 
Pierre-René Serna

logo signature article

Madrid, Teatro de la Zarzuela, 18 novembre 2016 / teatrodelazarzuela.mcu.es/es/
 
Photo © Javier del Real

Partager par emailImprimer

Derniers articles