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Une Demoiselle en loterie ouvre les « Dimanches d’Offenbach » de la Péniche Opéra – Les petites perles du grand Jacques

Incontournable spécialiste de l’auteur de La Vie parisienne, Jean-Christophe Keck peut avoir le sourire : la série des « Dimanches d’Offenbach » (dont il est directeur artistique) lancée la saison passée à Péniche Opéra a remporté un vrai triomphe avec, à chaque fois, une salle pleine à craquer de spectateurs impatients de découvrir des partitions en un acte rares ou inconnues du « Mozart des Champs-Elysées ». De véritables petites perles dont on estime le nombre entre 50 et 60. Estimation car la vaste production d’Offenbach réserve encore bien des surprises…
 

Jean-Christophe Keck © DR

« Depuis un an, confie J.C. Keck, je travaille avec une branche de la famille Offenbach qui a un véritable trésor chez elle. J’ai dû numériser en un an plus de 15 000 pages manuscrites ; c’est fabuleux. De grands œuvres comme Les Bergers - le manuscrit complet orchestré ! - mais aussi des pièces en un acte ou même des duos bouffes. Ma dernière grande découverte, poursuit-il avec gourmandise, c’est Luc et Lucette dont j’ai trouvé le livret, les parties d’orchestre – on peut monter l’œuvre dès demain. Ce duo avait été donné à la salle Herz, avant l’ouverture des Bouffes Parisiens. Il comprend sept ou huit numéros ; c’est donc un vrai petit ouvrage en un acte qui vient s’ajouter à liste. On le croyait perdu, comme à peu près tout ce que j’ai retrouvé dans cette bibliothèque. J’y ai aussi mis la main sur Les refrains des Bouffes, une autre pièce en un acte qui tourne autour de tous les grands succès des premières années des Bouffes Parisiens. »
 
Comme la saison précédente, les Dimanches d’Offenbach 2014-2015 (ils ont désormais lieu chaque 2ème dimanche du mois) résultent de coups de cœur de J.C. Keck, mais aussi de sa « volonté d’équilibrer la programmation entre des œuvres bouffonnes et d’autres plus sentimentales. » La bouffonnerie pure sera ainsi au rendez-vous le 14 décembre avec Une demoiselle en loterie, « livret magnifique, musique magnifique : du grand Offenbach, s’enthousiasme-il ! »

Suivront Apothicaire et Perruquier (11 janvier), une partition de couleur plutôt opéra comique façon néo-XVIIIe, puis la délicieuse Chatte métamorphosée en femme (8 février), que l’on a d’ailleurs pu voir au musée d’Orsay en février dernier dans une très jolie mise en scène d’Alexandra Lacroix, sous la baguette de Benjamin Lévy.
 
Plus connu, Monsieur Choufleri restera chez lui occupe l’affiche le 8 mars : « il faut de temps en temps des œuvres plus connues telles que celle-là, note J.C. Keck, et c’est une excellente pièce ! Un changement interviendra le 2 avril : j’avais prévu Les Deux aveugles mais étant donné que les interprètes auxquels je songeais ne seront pas disponibles, j’ai préféré attendre et programmer plutôt La Rose de Saint-Flour, autre très belle partition. Nous terminons la saison (le 10 mai) avec Le Mariage aux lanternes, l’une des premières pièces d’Offenbach, écrite sous le titre Le trésor à Mathurin, que l’auteur a un peu remaniée par la suite et reprise sous un nouveau titre. On trouve là une réalisation typique de l’Offenbach opéra-comique filiation Mozart-Auber. Elle regroupe pas mal de monde ; ce sera parfait pour conclure en beauté. »
 
« Le problème avec Offenbach, note J. C. Keck, est qu’il ne faut pas que des chanteurs mais des chanteurs comédiens et ce d’autant plus que nous donnons les ouvrages en version de concert. Il faut des des gens qui sachent incarner des rôles de façon convaincante. Je choisi des artistes avec qui j’ai déjà eu l’occasion de travailler, mais aussi de jeunes chanteurs issus de l’Ecole Normale avec laquelle nous avons mis en place un partenariat. Mais il n’est pas question pour moi de sacrifier la qualité au partenariat et, si je ne trouve pas là les chanteurs dont j’ai besoin, j’y renonce. Il reste que j’ai fait des auditions à l’Ecole Normale et j’ai été très surpris par le niveau de bien des chanteurs qui s’y préparent. »

« Je suis par ailleurs heureux d’avoir à mes côtés dans cette aventure la pianiste Sabine Vatin, que j’ai connue à l’époque de mes études au CNSM de Paris et avec laquelle j’ai à plusieurs reprises travaillé par la suite. Son emploi du temps très chargé ne lui permettra pas de participer à l’ensemble des spectacles de la saison et Nathalie Steinberg, elle aussi chef de chant au Châtelet, la remplacera parfois.»
 
Formidable filon que celui que Jean-Christophe Keck a entrepris d’exploiter à la Péniche Opéra ! Une soixantaine d’ouvrages en un acte, des inédits : autant dire que bien des moments de bonheur se profilent, pour cette saison comme pour celles à venir…
Rendez-vous donc ce 14 décembre (à 18h) pour Une Demoiselle en loterie. Un Dimanche inaugural qui aura pour parrain un certain … Jacques Offenbach, arrière-arrière-petit-fils de l’illustre auteur de La Périchole.
 
Alain Cochard
 
Offenbach : Une Demoiselle en loterie
14 décembre 2014 – 18h
Paris – Péniche Opéra
http://www.penicheopera.com/portfolio/les-dimanche-doffenbach

Photo © DR/Wikipedia.org

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