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Vassilis Varvaresos en récital à Gaveau – Sans pose ni artifice - Compte-rendu
Le public se presse en foule à la Salle Gaveau pour le récital de l’étoile montante du clavier, Vassilis Varvaresos. Et le triomphe suit, auprès d’une assistance trépignante. Âgé d’à peine 32 ans, ce lauréat de divers concours internationaux, qui n’a pourtant rien d’une bête à concours, sait donc mener sa barque et sa carrière. Tant il est vrai qu’il regorge de talent.
Le programme de ce récital s’attache à en démontrer les différentes facettes : depuis un Mozart délicatement ardent (Sonate n° 12 en fa majeur KV 332) ; à un Debussy droit, direct, sans brumes vaporeuses (L’Isle joyeuse) ; un Liszt-Wagner (Ouverture de Tannhaüser) avec ce qu’il faut de solennité sans onction dans une juste transcendance plus lisztienne que wagnérienne ; un Schumann tout d’intériorité (Arabesque op. 18). Mais le morceau de choix, assurément, revient à la Sixième Sonate de Prokofiev : pièce ardue, exigeante pour l’interprète comme pour le public, passant du percussif acerbe au délié diaphane. Combat en forme d’apothéose dont Varvaresos sort grand vainqueur, tel un boxeur champion de son ring. Puisque s’y déploie toute la palette de l’interprète, sa technique maîtrisée, sa virtuosité sans ostentation, son art des registres, un certain naturel dans l’aisance, quelque chose d’élégant sans pose ni artifice. En guise de bis, une improvisation jazzy achève de conquérir l’auditoire, au sein duquel Michel Dalberto venu encourager son brillant élève n’est pas le moins fervent.
Pierre-René Serna
Salle Gaveau, Paris, 18 janvier 2016
Photo © Dimitiris Stoupakis
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