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Vingt mille lieues sous les mers par les Percussions Claviers de Lyon – A l’aventure ! – Compte-rendu

Quatre ans après la réussite du Coq d’or (1), spectacle inspiré du conte de Pouchkine et illustré par des transcriptions d’extraits d’œuvres de Rimski-Korsakov, les Percussions Claviers de Lyon marient à nouveau musique et littérature, avec non moins de bonheur. Après la féerie du monde slave, l’ensemble, toujours – excellemment ! - accompagné d’Etienne Guiol pour les illustrations, part à l’aventure avec Jules Verne et son célèbre Vingt mille lieues sous les mers. Cap sur le grand large, bonjour ivresse des profondeurs sous-marines !

Etienne Guiol © DR
 
Il fallait choisir : avec beaucoup discernement et de fidélité à l’esprit de roman de Verne, Emmanuelle Prager en a assemblé les temps forts, principalement des dialogues entre Arronax et Nemo, Conseil n’étant pas pour autant absent. Gérard Lecointe, fondateur et directeur artistique des Percussions Claviers a pour sa part choisi et transcrit diverses pages de musique symphonique française, signées Debussy, Dukas, Roussel et Saint-Saëns ; elles offrent un contrepoint sonore idéal à l’imaginaire de l’écrivain.
 

Les Percussions Claviers et Renaud Golo (Nemo)
 
Sur scène, seuls sont physiquement présents les cinq membres des PCL (Sylvie Aubelle, Jérémy Daillet, Gilles Dumoulin, Dorian Lépidi et Benoît Poly), tandis que par le biais d’une vidéo (d'Emmanuelle Prager) tournée avec d’excellents comédiens – Olivier Borle (Arronax), Renaud Golo (Nemo), Baptiste Guiton (Conseil) – et projetée en fond de scène la langue magnifique de Verne s'incarne et s'épanouit. Les illustrations d’Etienne Guiol viennent régulièrement enrichir le déroulement du récit, avec un graphisme toujours approprié.
 

Gérard Lecointe © Thibaud Desplats

Mots, images et sons se mêlent d’envoûtante façon au cours d’un spectacle qui ravit les jeunes spectateurs mais ne captive pas moins les adultes. Les plus mélomanes prêtent évidemment une oreille attentive aux transcriptions de G. Lecointe, bluffantes de finesse et d’intelligence. A tel point que l’on regrette parfois un niveau sonore un peu trop élevé pour les voix ; la qualité de diction des comédiens permettrait sans difficulté de l’abaisser pour mieux goûter la musique.

Parmi les nombreux arrangements figurent plusieurs fragments de La Mer de Debussy. On s’est laissé dire que Gérard Lecointe avait longtemps hésité avant d’oser s’attaquer à cette partition. Il a bien fait de franchir le pas et le résultat est à ce point convaincant qu’il ne saurait s’arrêter en si bon chemin : il nous doit une transcription du triptyque complet !
La tournée de Vingt mille lieues sous les mers se poursuit et d’autres dates sont programmées dans les semaines et les mois à venir (Roanne dès le 25 mars, puis L’Isle d’Abeau, La Roche-sur-Yon, Chatillon).
 
Alain Cochard

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(1) www.concertclassic.com/article/le-coq-dor-par-les-percussions-claviers-de-lyon-feerie-pour-pouchkine-compte-rendu
 
 
« Vingt mille lieues sous les mers » - Paris, Théâtre des Abbesses, 9 mars, dernière représentation 13 mars 2016 (15h) www.theatredelaville-paris.com/saison-calendrier-mensuel
Prochaines représentations : www.lespcl.com/fr/Calendrier

Photo © Etienne Guiol

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