Voilà près de quatre ans que l’on n’avait plus réentendu Jean-Guihen Queyras au Théâtre des Bouffes du Nord, et il était grand temps de le faire revenir. Le revoilà donc, à nouveau en compagnie de l’Ensemble Resonanz. Hybride protéiforme entre orchestre de chambre et ensemble de solistes, l’Ensemble Resonanz n’a pas de chef, préférant lier des relations privilégiées avec des invités, solistes et chefs de renom, mais aussi artistes média, metteurs en scène et artistes plasticiens.
« Chaque musicien y est impliqué comme dans un quatuor, nous disait Jean-Guihen Queyras en 2010, au démarrage d’uncompagnonnage de quatre ans avec l’Ensemble qui se termine avec ce concert. Je peux ainsi travailler des œuvres auxquelles je n’ai pas accès en tant que soliste ou chambriste — dans le cadre de mon travail avec Alexandre Tharaud ou le Quatuor Arcanto —, mais avec la rigueur et l’intensité qui caractérisent la démarche chambriste. Avec eux, j’endosse un rôle de leader. À moi incombe la tâche de faire la synthèse des diverses propositions et de les intégrer à un tout cohérent. »
Ensemble, ils nous proposent à un parcours audacieux et inattendu, du Concerto pour violoncelle en sol mineur du méconnu Georg Matthias Monn, contemporain viennois de Leopold Mozart et l’un des nombreux artisans de la transition du baroque au classique, au discours fragmentaire de Nachtordnung I de Wolfgang Rihm, en passant par la Vienne bouillonnante du tournant du vingtième siècle, celle de Franz Schreker et d’Arnold Schoenberg.