D’Ottorino Respighi, élève de Bruch et de Rimski-Korsakov, prolixe compositeur d’œuvres symphoniques, d’opéras et de ballets, soyons honnêtes, on ne sait le plus souvent que peu de choses. Passé quelques calembours qui font de lui un libérateur des voies respiratoires, on connaît surtout deux œuvres orchestrales, hommages à la ville de Rome, d’un côté les Fontaines et de l’autre les Pins. Pins qui cachent non pas la forêt mais un bois, où, comme on ne va pas tarder à le redécouvrir, est cachée depuis longtemps une belle endormie… Soit La Bella addormentata nel bosco, Belle au bois dormant pour les intimes. Composé dans les années vingt, grand succès à sa création, cet opéra conçu d’abord pour marionnettes aura attendu presque autant que son héroïne de sortir de son sommeil. Mais tout vient, paraît-il, à point pour qui sait attendre.
Après Blanche-Neige, cette nouvelle production de l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin file plus avant sur les chemins du conte. Avec un effectif orchestral réduit, Respighi crée ici un univers musical chatoyant, qui réunit rossignols, coucous, grenouilles, un chœur d’étoiles, un Mister Dollar Chèques, des fées de toutes les couleurs… Et bien sûr – sans quoi, pas d’histoire  – roi, reine, princesse et prince (charmant… quoique pas très à cheval sur la ponctualité).