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40èmes Semaines Musicales de Quimper – Eclectisme et convivialité – Compte-rendu
Pour leur 40e édition, Les Semaines Musicales de Quimper n’ont pas failli à leur réputation. Outre dix concerts de piano, musique de chambre et religieuse, jazz et fado dans des lieux emblématiques, les organisateurs ont multiplié les initiatives en direction du public, braquant le projecteur sur la notion d’horizons lointains. Des cours de « Piano libre », une « Boîte à musique » itinérante où chacun peut s’initier non sans humour à la musique classique dans une installation ayant prétendument appartenue au regretté « Herbert von Karavan » (sic), la constitution d’un « Chœur citoyen » proposé aux amateurs de chant à partir à l’âge de sept ans, une « Fanfare éphémère », sont autant d’idées originales susceptibles de fidéliser un auditoire de tous âges.
Nathalia Milstein © Fredreric Labrouche
Au Théâtre Max Jacob, la jeune Nathalia Milstein se glisse dans les pas de la pianiste Clara Schumann avec les Fantasiestucke op.12 de son illustre mari, et les 7 Fantaisies op.116 de Brahms. Un rien monolithique dans les Variations en fa mineur de Haydn en début de récital, elle montre une réelle intériorité non sans une certaine monotonie de ton, mais la poésie est toutefois au rendez-vous à l’image du bis, L’Oiseau prophète extrait des Scènes de la forêt de Schumann.
L'Ensemble Zene @ DR
Dans la Cathédrale Saint Corentin, l’Ensemble Zene (fondé en 2014 par Bruno Kele-Baujard, photo), aborde deux partitions fondamentales – la Cantate « Erfreut euch, ihr Herzen » BWV 66 – et l’Ode pour l’anniversaire de la Reine Marie de Haendel – et témoigne d’une belle homogénéité et surtout d’un enthousiasme qui fait plaisir à voir et à entendre. Instrumentistes (en particulier le violon solo Anthony Marini) et solistes issus du chœur (la soprano Caroline Arnaud, l’alto Laura Muller, le ténor Benoit-Joseph Meier et la basse Anicet Castel) possèdent une éloquence mais surtout une jubilation perceptible dans le triomphalisme profane haendélien ou dans la ferveur religieuse du Cantor de Leipzig. En bis, pour fêter le 40e anniversaire du festival, avec la participation du Chœur citoyen et du public, trois petits pastiches conviviaux à la manière de Bach, Mozart et de la musique tzigane.
Carla Pirès © DR
Le lendemain, au Théâtre de Cornouaille, la célèbre chanteuse de fado Carla Pirès accompagnée de ses trois musiciens (Luis Guerreiro à la guitare portugaise, André Ramos à la guitare classique et Marino de Freitas à la guitare basse) emprunte des chemins de traverse entre folklore lisboète, jazz et tango revisités dans une atmosphère surchauffée.
Le pianiste Andoni Aguirre et le compositeur Christian Lauba (co-directeurs artistiques) envisagent, pour les années futures en dépit d’un budget relativement modeste (mais stable), de donner un nouveau souffle à cette manifestation « en densifiant le propos » autour de thématiques. Pour eux, le caractère de médiation culturelle et de dimension pédagogique déjà présents doivent se conjuguer à la notion d’Académie dans un esprit ludique s’ouvrant à une large participation citoyenne. L’avenir s’annonce donc à Quimper et dans sa région sous les meilleurs auspices.
Michel Le Naour
Quimper, Théâtre Max Jacob, Cathédrale Saint-Corentin, Théâtre de Cornouaille, les 11, 17 et 18 août 2018
Photo © Hugo Warynski
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