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Ainars Rubikis dirige l’Orchestre national d’Île-de-France – Sous le signe de Shakespeare – Compte-rendu

Lauréat du Concours Gustav Mahler en 2011 et directeur musical de la Komische Oper à partir de la rentrée prochaine, le Letton Ainard Rubikis (photo) demeure méconnu en France et c’est tout à l’honneur de l’Orchestre national d’Île-de-France que de l’avoir invité pour un programme placé sous le signe de Shakespeare.

Alexandre Kantorow © Jean-Baptiste Millot

Ouverture d’Otello de Dvorak en ouverture de soirée : la pièce n’est pas la plus fameuse – ni la plus inspirée – du maître tchèque, mais fournit matière à une sympathique mise en jambe de la phalange francilienne avant l’entrée du soliste, Alexandre Kantorow, pour le 2e Concerto pour piano de Liszt. Le jeune homme ne se laisse par étourdir par le succès qui entoure l’éclosion de son talent - si vous ne le connaissez pas encore précipitez vous sur son magistral enregistrement de la 1ère Sonate de Rachmaninov (1) ! D’un geste aussi intense que sobre, il domine ce concerto archi-rebattu, se gardant de tout effet facile, tout sentimentalisme, mais parvient à le faire briller et chanter de la plus convaincante façon. On reste plus réservé sur le résultat côté orchestre, non dénué d'ardeur certes, mais qui pêche par un fréquent manque d’équilibre entre les pupitres.

D’évidence, le travail de préparation s’est plus concentré sur la seconde partie de soirée, d’un fini orchestral infiniment plus convaincant. Ouverture, Scherzo, Marche nuptiale : les trois extraits de la musique pour le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn montrent une belle entente entre le chef et ses musiciens, un élan, une légèreté, un raffinement des couleurs (bravo aux souffleurs ! ) qui ne manquent pas de séduire le public, comme toujours très nombreux, de l’Ondif. Avec La Tempête – qui servait de titre au programme – Tchaïkovski a le mot de la fin et Rubikis livre une interprétation pleine de contrastes et hautement suggestive de l’Opus 18 du Russe.

Alain Cochard

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(1) « A la russe » / Bis

Paris, Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez, 9 mars 2018
 
Photo © Jānis Porietis – janisphoto.com

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