Venu de l’Opéra de Montpellier, l’Orfeo de Sartorio ( m.e.s. Benjamin Lazar, dir. Philippe Jaroussky) que l'on a pu découvrir à l’Athénée – avec une nouvelle distribution constituée par l’Arcal –  a permis au baryton-basse Alexandre Baldo de se distinguer dans le rôle d’Esculape. (1) À tout ceux qui ont été séduits par l’incroyable aisance vocale et la présence scénique du chanteur, on ne peut que recommander la découverte de son enregistrement d’airs de basse d’Antonio Caldara (1670-1736), originellement conçus pour le chanteur Christoph Praun, figure importante de la Hofkapelle à Vienne à l’époque où le compositeur vénitien y occupait le poste de vice maître de chapelle (1716-1736).

Fruit d’un patient travail de recherche musicologique d’Alexandre Baldo dans les partitions laissées par un auteur particulièrement prolifique (87 opéras, 32 oratorios, 150 messes, etc.), ce disque, réalisé avec le concours du très bel Ensemble Mozaïque (dont Baldo est co-fondateur), constitue le premier récital d’un jeune interprète d’à peine 30 ans. Cette initiative originale révèle des pages inédites servies avec autant d’intelligence dramatique que de virtuosité et de sens de la nuance. Une séduisante découverte, vivement recommandée à tous les curieux de répertoires rares –  et à tous les amateurs de voix graves, on l’aura compris.