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Carte blanche à Dana Ciocarlie
D’origine roumaine, Dana Ciocarlie a depuis longtemps élu domicile en France, où elle a réalisé une partie de ses études musicales (au CNSMD de Paris auprès de Dominique Merlet et de Georges Pludermacher). L’enthousiasme, la curiosité, la disponibilité pour les expériences musicales les plus variées sont les traits distinctifs d’une pianiste désormais bien connue des mélomanes, au concert comme au disque. Après avoir été l’invitée d’une tournée du Festival Piano aux Jacobins en Chine à la fin de l’année passée, Dana Ciocarlie a commencé 2009 par une intégrale de la musique concertante de Schumann dans sa Bucarest natale. De retour de ce concert, elle est l’invitée de la salle Gaveau pour une carte blanche partagée avec deux amis : le violoniste Jean-Marc Philips Varjabédian et la soprano Marie Devellereau.
« J’ai été séduite par la carte blanche que me proposait Gaveau, confie-t-elle, car la vie de pianiste est souvent solitaire et c’était une occasion de « sortir de ma tanière » pour un moment festif à partager avec des amis ; pour un concert qui partira dans différentes directions. »
L’envie qu’avait Dana Ciocarlie d’aller « du grave au léger, en passant par un répertoire plus folklorique » s’exprime d’abord avec Schumann. Un compositeur fétiche pour une jeune interprète qui « s’y consacre énormément depuis deux où trois ans et en fait l’un de ses priorités pour la décennie à venir ». La totalité du piano solo et concertant du musicien allemand sont évidemment au cœur de ses préoccupations, mais aussi sa musique de chambre et ses lieder. Pour l’instant, ce sont les rares et splendides Novelettes op 21 qui l’occupent durant la première partie de la soirée du 22 janvier. « J’ai envie de faire redécouvrir ce cycle – le plus long de Schumann – que l’on connaît mal explique-t-elle ; j’adore cette œuvre ! Jouer la 8ème Novelette après toutes les autres éclaire l’ensemble du cycle. La « voix lointaine » dans la dernière pièce ne vient pas de nulle part… ». Evidence dont il n’est que rarement donné de se rendre compte en concert – il est tellement plus commode de jouer la carte de la sécurité avec le sempiternel Carnaval… A lui seul, cet Opus 21 sous les doigts d’une pianiste dotée d’une très riche palette sonore vaut le déplacement à Gaveau.
Mais on s’y rendra aussi pour la qualité des amis que Dana Ciocarlie a conviés. Il y a quelques années à Annecy, Bartok a scellé son amitié avec Jean-Marc Phillips-Varjabédian et c’est ce compositeur que les deux interprètes jouent à Gaveau. Des artistes de tempérament que l’on attend avec impatience dans les deux Rhapsodies de l’auteur du Prince des Bois.
Après la musique d’Europe centrale, si chère au cœur de Dana Ciocarlie, la musique française viendra conclure une carte blanche que la pianiste a souhaité « finir dans la liberté ; dans les bulles de champagne ». Par ici mélodies de Satie, Poulenc, Hahn ou Yvain ! Avec la voix et le tempérament pétillant de Marie Devellereau, la soirée promet de s’achever sous le signe du charme et de l’humour.
Alain Cochard
Carte blanche à Dana Ciocarlie. Jeudi 22 janvier 2009 – à 20 h 30. Paris – Salle Gaveau / 75018. Tél. : 01 49 53 05 07. www.sallegaveau.com
Photo : DR
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