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Compte-rendu : François-Xavier Roth dirige le Philharmonique - Une rentrée hors des sentiers battus
C’est un concert de rentrée exigeant qu’a dirigé le Français François-Xavier Roth à la tête du Philharmonique de Radio France : le survol d’un siècle qui a vu la musique allemande basculer du classicisme viennois à l’expressionnisme, de l’Ouverture, scherzo et finale d’un Schumann de trente ans, en 1841, à la Sinfonietta de Zemlinsky, en 1934. Entre ces deux symphonies miniatures d’une vingtaine de minutes chacune, deux autres pièces, rares et brèves elles aussi, signées Brahms ce passeur tranquille : la Rhapsodie pour contralto, choeur d’hommes et orchestre, op 53 et Le Chant des Parques, op 89.
Ces deux œuvres ont permis d’apprécier les progrès accomplis par les Choeurs de Radio France sous la houlette du Saxon Matthias Brauer. Le timbre ingrat de la soliste Nathalie Stutzmann s’accommode sans doute mieux des travestis baroques que des envolées lyriques. En ouverture, Schumann n’avait pas bénéficié des répétitions nécessaires à une pièce brève certes, mais délicate à mettre en place. Après une Ouverture prometteuse, le Scherzo ressemblait plus à un andante et le Finale se traînait.
La Sinfonietta de Zemlinsky a prouvé qu’une fois de plus Boulez avait raison en voulant nommer François-Xavier Roth à la tête de l’Ensemble Intercontemporain, car son cadet est chez lui dans ce vingtième siècle à la fois nostalgique et révolutionnaire. Il parvient au cœur de la musique par-delà tous les faux nez à la Ensor de Zemlinsky : une interprétation magistrale.
Jacques Doucelin
Paris, salle Pleyel, 10 septembre 2010 (concert retransmis en direct sur France Musique).
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