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Damien Guillon chante Bach au Festival de Beaune - Dans la proximité du chant et des instruments - Compte-rendu

Damien Guillon (photo) et son Banquet Céleste reviennent à Beaune, où ils ont pris leurs quartiers d’été depuis trois ans (1). Pour le meilleur, puisque une fois encore l’excellence est au rendez-vous. Ici pour un concert dédié aux cantates pour alto de Bach, entrecoupées d’une page instrumentale de Telemann (250e anniversaire de sa disparition oblige).
 
Guillon partage donc ses compétences, comme chef à la tête de la dizaine d’instrumentistes, et comme chanteur. Des compétences éprouvées, qui ne sont plus à célébrer. Le contre-ténor assure la partie vocale des trois cantates : Gott soll allein (BWV 169), Vergnügte Ruh (BWV 170) et le célèbre Ich habe genung (BWV 82). Les deux premières originellement destinées à un alto et la troisième transposée une octave au-dessus par rapport à l’original pour basse (mais en conformité avec une transcription ultérieure de Bach lui-même). Et les trois écrites sans chœur, pour laisser toute la place au chant soliste ; comme aussi aux instruments, intervenant en solo en manière de concerto, et plus particulièrement le hautbois et l’orgue à la charge des efficients Jean-Marc Philippe et Kevin Manent.

© LBC

La voix se fait voluptueuse ou diaphane, en accord avec des textes d’origine biblique qui glorifie Dieu, certes, mais avec des accents, étrangement, d’un noir pessimisme qui appelle à une mort salvatrice. Les notes filées succèdent alors à l’expression intérieure, avec cet élan mais aussi cette intensité que sait épancher notre contre-ténor à l’apogée d’une technique impeccable. L’ouvrage de Telemann, Concerto TWV 53-1, fait intermède dans une forme de divertissement après la douleur, qui tient peu du concerto, si ce n’est pour les deux violons d’une dextérité envolée sous les archets de Louis Creach et Simon Pierre, laissés cette fois à leur pleine initiative (sans direction d’orchestre, comme il se doit). C’est ainsi que chacun, entre chanteur et instrumentistes, a sa part d’expression personnelle pour ce concert d’une immédiate proximité.
Le public qui emplit la basilique Notre-Dame en redemande, qui réclame bis sur bis, achevés sur la reprise de la sublime imploration qui clôt Ich habe genung.
 
 
Pierre-René Serna

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Beaune, basilique Notre-Dame, Beaune, 9 juillet 2017
 
(1) Voir notre compte-rendu de 2015 :
www.concertclassic.com/article/le-banquet-celeste-au-festival-de-beaune-autre-victoire-compte-rendu

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