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Fidelio à Garnier - Viva la liberta
Leonora de Paër, l’Amor conjugale de Mayr sont d’autres Fidelio possibles, et que les théâtres feraient bien de monter. Mais avec Gérard Mortier, et son souci de la liberté, une nouvelle production de Fidelio était inévitable. Le grand ordonnateur des mises en scène à caractère politique – personne n’a oublié son Simon Boccanegra transformé en campagne électorale – a donc été convoqué. A vrai dire on craint de la part de Johan Simons quelques prévisibles tartes à la crème. Mais on se trompe probablement, égaré par notre mauvaise âme.
En tous cas on ouvrira nos oreilles : d’abord pour le Florestan de Jonas Kaufmann, ténor noir avec dans la nature même de sa voix l’absence de lumière d’un cachot de Piranèse, ensuite pour connaître comment l’ardente Angela Denoke (photo), actrice de première force, se débrouillera des inhumanités vocales dont Beethoven, sourd aux capacités des cantatrices de son temps, a truffé le rôle de Léonore. Franz-Josef Selig en Rocco, Alan Held en Pizzaro, à l’orchestre les noirs et blancs de Sylvain Cambreling, tout cela signifie clairement une proclamation. Nous irons entendre la bonne parole.
Jean-Charles Hoffelé
Ludwig van Beethoven, Fidelio, Palais Garnier, les 25 et 28 novembre, puis les 2, 4, 8, 11, 13, 18 et 21 décembre 2008
Photo : DR
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