Claude Samuel (photo) est décédé le 14 juin 2020. Né en 1931, il s’était lancé dans la radio après ses débuts dans la presse musicale, et était notamment devenu Directeur de la Musique à Radio France de 1989 à 1996. Ceux qui ont eu le privilège de l’écouter sur France Culture ou sur France Musique savent qu’il était animé d’une curiosité permanente qui le portait en particulier vers la création contemporaine : il fut responsable de la programmation du festival de Royan, puis initia en 1991 le festival Présences, qu’il dirigea jusqu’en 1997. On lui doit aussi l’existence de plusieurs concours. L’une de ses dernières créations était le Prix des Muses, fondé en 1996 pour récompenser les ouvrages les plus marquants que les éditeurs français consacrent à la musique.

En 2017, il en avait cédé l’organisation à Marc Voinchet, et le prix a été rebaptisé dès le 15 juin dernier « Prix France Musique – Claude Samuel ». Différée par le confinement, la remise des prix 2020 a enfin eu lieu le samedi 26 septembre au Studio 104 de la Maison de la Radio. Ont été distingués L’Humour de Claude Debussy, de Benjamin Lassauzet (Hermann), Musiquer de Christopher Small (La Rue Musicale), Pierre Boulez de Christian Merlin (Fayard) et Musiques dans l’Italie fasciste 1922-1943 de Charlotte Ginot-Slacik et Michela Niccolai (Fayard).

Avec un programme allant de Bach à Messiaen en passant par le jazz, le reste de la soirée a été consacré à l’hommage que plusieurs artistes ont eu à cœur de rendre à Claude Samuel : les pianistes Roger Muraro, Pierre-Laurent Aimard, Manuel Rocheman, Marie Vermeulin et Idil Biret (celle-ci interprétant la sonate de Prokofiev que Claude Samuel lui avait fait enregistrer en 1961 pour les disques Vega), le violoncelliste Gary Hoffman, la soprano Donatienne Michel-Dansac et le percussionniste Florent Jodelet. Et en conclusion, pour refléter toute la diversité des intérêts de Claude Samuel, l’ensemble de gamelan franco-balinais Puspa Warna. Diffusion prévue le dimanche le 1er novembre sur France Musique.

L. Bury

Photo © Guy Vivien