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François Dumont au Festival Chopin de Bagatelle - Dans la cour des grands - Compte-rendu
Auréolé du prestige de son 5ème Prix au dernier Concours Chopin de Varsovie, François Dumont récolte enfin le bénéfice d’un parcours sans faute bâti auprès des plus grands noms du clavier : Perahia, Fleisher, Bashkirov, Badura-Skoda, Fou-Ts’ong, Pressler… Son récital dans l’Orangerie de Bagatelle est une aubaine et un plaisir de tous les instants.
Il aborde Chopin avec un classicisme dont la liberté n’est jamais absente. Au galbe du 3ème Impromptu correspond la grandeur de la Sonate n°3 (avec un Largo d’une parfaite maîtrise de ligne et un final Presto non tanto à se pâmer). La même impression de naturel prévaut dans des Liszt introspectifs (Aux cyprès de la Villa d’Este), arachnéens (Jeux d’eau à la Villa d’Este), d’une perfection formelle aboutie (Sonnet de Pétrarque n°47).
Sans effets, François Dumont pénètre au plus profond de la pensée lisztienne, faisant même oublier les débordements et les facilités d’un compositeur apte à briller. Une telle sérénité, une telle aisance naturelle, une telle musicalité sont un régal pour l’oreille et pour les sens (la rondeur des basses rappelle même la densité pianistique d’Arrau).
Les bis (Etude op 10 n°5 de Chopin qui coule de source, un Clair de Lune de Debussy à la poésie évanescente) convainquent que François Dumont est d’ores et déjà entré dans la cour des grands. On attend avec d’autant plus d’impatience la publication d’un disque Chopin (Artalinna) qui devrait paraître à l’automne.
Michel Le Naour
Paris, Orangerie du Parc de Bagatelle, 10 juillet 2011
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Photo : Raf Thienpo
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