Journal
Georges Aperghis rêve du Petit Chaperon Rouge
S’inspirant du conte de Charles Perrault, Aperghis signe avec son Ensemble Reflex, une pièce de théâtre musical fantasque et onirique.
La pièce débute dans un climat mystérieux. Il fait noir et des sons s’échappent sans que l’on ne sache d’où ils viennent. Sur scène, jaillit alors un énorme tuba dont seul le pavillon est éclairé. On l’entend jouer mais personne ne joue. Puis les lumières se dirigent vers deux pianos où l’on distingue vaguement la silhouette de deux pianistes portant un béret rouge. Le spectateur se retrouve comme plongé dans un rêve.
« Quand Aperghis nous a fait travailler, il avait sans cesse l’image du rêve » racontent les artistes après la première. Et c’est bien de cela dont il s’agit ! Rien dans la mise en scène n’illustre au pied de la lettre le conte de Charles Perrault. « Le spectacle tourne autour et l’enveloppe, comme dans un rêve » rajoute Marcus Gammel, assistant de Georges Aperghis. Des coulisses, surgissent deux loups collés dos à dos, tels des « frères siamois », jouant du saxophone et de la clarinette. Il y a plusieurs loups, plusieurs chaperons rouges, plusieurs grands-mères. Tour à tour, les six comédiens-musiciens de l’Ensemble Reflex s’échangent masques et personnages. Le loup porte un chaperon rouge et le Petit chaperon rouge un visage de loup.
« J’ai construit cette pièce comme un jeu d’enfants où l’on s’échange les rôles à tour de rôles ! » précise le compositeur et metteur en scène. « Des images énigmatiques apparaissent et disparaissent. Un tuba joue seul, le piano droit devient castelet, un chou entre en scène, un bâton de rhubarbe et un poireau l’en font ressortir ». Quant à la narration du conte, les mêmes phrases apparaissent à plusieurs reprises dans des contextes sonores et visuels différents, parfois figuratifs, parfois plus abstraits. Les comédiens chantent de manière saccadée ou mélodique, réservant les passages a cappella aux phrases leitmotiv. La simplicité des costumes et du décor se limitant aux instruments et aux comédiens, colore l’ensemble d’une teinte naïve et candide. Bref, avec le Petit chaperon rouge d’Aperghis était un beau rêve !
Pauline Garaude
Photo : Hyou Vielz
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