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Hans-Henning Ginzel et Henri Bonamy à la Cité internationale des arts – Regards complices – Compte-rendu
Le compositeur allemand Hans-Henning Ginzel (photo, né en 1988), violoncelliste de formation et membre de divers ensembles de musique contemporaine, est pour six mois en résidence à la Cité internationale des arts dans le cadre du programme culturel initié par le Land de Bavière. On l’a retrouvé associé au pianiste Henri Bonamy, un disciple de Brigitte Engerer au CNSMD de Paris et de Dmitri Bashkirov au Conservatoire Reine-Sophie de Madrid, désormais installé à Munich. Les deux artistes entretiennent un compagnonnage musical depuis plusieurs années ; outre leur passion commune pour la direction d’orchestre, ils forment un duo très soudé, ce dont témoigne un concert occupé par deux grandes sonates du répertoire.
Henri Bonamy © DR
La Sonate pour violoncelle et piano op. 65 de Chopin ne constitue pas un long fleuve tranquille tant le compositeur polonais a semé sa partition d’embûches, en particulier dans une partie de clavier aux redoutables envolées. L’interprétation expressive et engagée de Hans-Henning Ginzel s’adapte avec bonheur au piano à la fois profond et subtil d’un partenaire habitué à l’accompagnement de grands solistes, parmi lesquels la violoniste Julia Fischer. Leur maîtrise technique, le souci apporté à l’imbrication des timbres rendent bien compte à la fois du caractère brillant de l’œuvre et de ses ambiguïtés chromatiques. On est sensible à la manière de clarifier le discours dans le premier mouvement, si surchargé d’idées, de dégager la poésie nocturne de l’Adagio et de mettre en avant les étranges harmonies du final, si caractéristiques du dernier Chopin.
Avec la Sonate op. 40 (1934) de Chostakovitch, la connivence du duo se manifeste pleinement dans les changements d’humeur. A la transparence harmonique de l’Allegro non troppo initial répondent la virtuosité du Scherzo, le lyrisme intense du Largo ou le sarcasme faussement désinvolte du Final. Une belle réalisation par d’excellents musiciens qui, outre leur complicité, ont incontestablement plaisir à se retrouver à Paris.
Michel Le Naour
Paris, Auditorium de la Cité internationale des arts, 4 février 2019
Photo © Dworak
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