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Jean Muller joue Liszt à la salle Cortot - Chevauchée fantastique - Compte-rendu
Victorieux de nombreux concours nationaux et internationaux, capable de jouer les 32 Sonates de Beethoven en concert, le Luxembourgeois Jean Muller (35 ans) ne craint pas les défis. Son récital à Cortot est uniquement dédié à Liszt et comporte en plat de résistance les douze Etudes d’exécution transcendante (1), cycle qui sollicite la virtuosité et l'endurance autant que la musicalité de l’interprète.
En guise d’introduction, Après une lecture du Dante plante le décor entre fantaisie, poésie et force évocatrice. Le soliste s’engage ensuite dans un parcours semé d’obstacles dont, par sa maîtrise et son sens narratif, il triomphe sans frémir. Sonorité de bronze, plénitude des graves, déploiement d’énergie contrôlée (Chasse-neige), scintillement, transparence (Feux follets), digitalité arachnéenne (Harmonies du soir), sens de l’épopée (Mazeppa, Eroica) caractérisent une approche orchestrale où le clavier semble ne plus avoir de limites. On peut lui reprocher parfois une tendance à faire claquer les aigus, mais cela ne met nullement en cause la grandeur de la conception, digne de tous les éloges.
Succède à ce feu d’artifice une Méphisto-Valse n° 1 (dans l’arrangement Busoni/Horowitz) où Jean Muller prouve qu’il a encore des réserves d’énergie. En bis, la 3ème Consolation n° 3 et Rêve d’amour apportent sérénité et calme après une expérience hors normes menée avec autorité par authentique lisztien.
Michel Le Naour
(1) Jean Muller vient de faire paraître un remarquable enregistrement de ce cahier et de la Méphisto-Valse n° 1 (1CD JCH Production)
Paris, Salle Cortot, 17 mars 2014
Photo @ Marlene Soares
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