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Khatia Buniatishvili et Marin Alsop et l’Orchestre de Paris à la Phiharmonie – Duo de dames
C’est la rentrée ! Deux mois jour pour jour après une magnifique soirée(1) dirigée Klaus Mäkelä, l’Orchestre de Paris retrouve la Grande Salle de la Philharmonie pour son concert d’ouverture de saison. Un duo de dames, Khatia Buniatishvili et Marin Alsop (photo), est réuni dans un programme formé du Concerto pour piano n° 1 de Beethoven et de la Symphonie n° 5 de Chostakovitch. Rien de fulgurant d’originalité ni d’audace mais, après ces mois de disette symphonique, ne faisons pas trop la fine bouche.
Marin Alsop © Mathias Benguigui - Pasco & Co
Entrée en matière simple et allante d’Alsop dans le Concerto en ut majeur, une vision avec laquelle les options de la pianiste ne vont hélas guère s’accorder. Passe encore pour l’Allegro con brio initial, mais dans le Largo, Buniatishvili cède à un narcissisme sonore pour le moins chichiteux ; la ligne musicale en fait les frais. Quant au Rondo final, à force d’effets, de contrastes accusés (et archi-prévisibles au bout de quelques instants) il perd beaucoup du piaffant brio et de l’humour qui font son charme. Répondant à l’accueil d’un auditoire enthousiaste, la soliste le gratifie de l’Adagio du Concerto en ré de Marcello transcrit par Bach (BWV 974), distillé avec de subtiles nuances.
Concert en mode crise sanitaire : pas d’entracte, juste une dizaine de minutes de pause sans mouvement du public (en demi-jauge et masqué) et nous voilà plongés dans la Symphonie en ré mineur de Chostakovitch. Dire que les effets d’une activité très réduite depuis plusieurs mois ne se font pas sentir sur l’Orchestre de Paris serait inexact, mais mieux voir les choses sous un angle positif et saluer l’autorité et l’énergie avec lesquelles l’artiste américaine entraîne la phalange dans cette célèbre mécanique symphonique. Si elle est bien tenue, malgré quelques chutes de tension, et comporte de très beaux instants, grâce en particulier à de formidables souffleurs, la conception demeure toutefois assez générique et manque de noirceur, d’ambiguïté et d’arrière-plans.
Prochain rendez-vous de l’Orchestre de Paris (les 16 et 17 sept.) avec Gianandrea Noseda (en remplacement de Christoph von Dohnányi) dans Mozart et Brahms.
Alain Cochard
(1) www.concertclassic.com/article/klaus-makela-et-lorchestre-de-paris-la-philharmonie-radieuse-liberte-compte-rendu
Paris, Philharmonie (Grande Salle), 9 septembre 2020
Photo © Mathias Benguigui - Pasco & Co
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