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Le 8ème Concours de piano d’Orléans couronne Florence Cioccolani
Poésie et sens du dialogue : telles sont les qualités premières qui se dégagent de la prestation de Florence Cioccolani(1) lors de la finale du 8ème Concours d’Orléans, suivie par un public très nombreux comme toujours. Dernière dans l’ordre de passage des trois candidats retenus pour la dernière épreuve, la jeune pianiste française contraste singulièrement avec les deux candidats qui l’on précédée. Dans Burning, le quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano composé spécialement pour Orléans par Edith Canat de Chizy, elle s’intègre avec intelligence et musicalité. Et tel est bien le défi principal d’une composition dont la partie piano ne présente pas en tant que telle d’enjeu particulier. Avec ses partenaires Florent Héau, Sasha Rojdestvensky et Marc Coppey, Florence Cioccolani souligne le foisonnement d’une réalisation où la finesse et la luminosité de son toucher font merveille.
Le bonheur du dialogue, que les instrumentistes n’avaient guère eu la possibilité d’exprimer auparavant (ils n’avaient pourtant pas manqué de faire des efforts en ce sens), devient palpable, là aussi bien que dans l’autre partition imposée : Le Trio de Maurice Ravel. Une belle complicité poétique s’y établit entre les deux archets et une pianiste dont le chatoiement du timbre et la précision rythmique concourent à un résultat stylistiquement très convaincant. On a encore en mémoire le commencement de la Passacaille ; la manière dont le violoncelle de Marc Coppey est venu rejoindre le chant du piano – un moment d’une grande intensité.
Passer d’éliminatoires et d’une demi-finale pour piano solo à une finale de musique de chambre n’est pas un exercice facile. La preuve en a été offerte par l’Américain Adam Marks et le Néerlandais Antal Sporck, l’un très brouillon et étranger à ses partenaires, l’autre enlisé dans un jeu appliqué et sans respiration. Avec beaucoup de sagesse le jury a donc décidé de couronner Florence Cioccolani d’un Premier Prix et de ne pas décerner de 2ème et de 3ème Prix, ce qui reflète bien le profil inégal de la soirée.
Elle aura cependant permis de mettre en lumière une artiste prometteuse, que l’on s’impatiente de retrouver dans d’autres répertoires et d’autres contextes.
Alain Cochard
Orléans-Carré Saint-Vincent, 4 mars 2008
(1) Née en 1981, Florence Cioccolani a été entre autres formée par Michel Béroff et Alain Meunier au CNSMD de Paris, puis a effectué son Cycle de perfectionnement au CNSMD de Lyon.
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