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L’Ensemble Contraste ressuscite Eugène Anthiome – Charme Belle Epoque
Une rue de Lorient, sa ville natale, porte son nom, certes, mais rares sont ceux qui connaissent Eugène Anthiome (photo, 1836-1916). Elève d’Elwart, Benoist et Carafa, Second prix de Rome en 1861, il fit carrière comme professeur de piano au Conservatoire de Paris où, en 1899, deux ans avant sa retraite il compta un certain Maurice Ravel parmi ses élèves. Pédagogue respecté, auteur de L’Art du piano, méthode pour les commençants (1880), Anthiome se doublait d’un compositeur dont le catalogue montre un intérêt pour des genres variés de l’opéra à la musique pour piano, de l’oratorio à la mélodie et à la musique de chambre.
A partir de pages issues de ces deux dernières catégories, l’Ensemble Contraste (Arnaud Thorette, violon, Antoine Pierlot, violoncelle et Johan Farjot, piano) et la mezzo Ambroisine Bré ont imaginé – avec le concours de Michel Léger, à l'origine de la redécouverte des partitions – un enregistrement (1) d’un charme très Belle Epoque : cinq mélodies – domaine qui occupa beaucoup l’artiste autour de 1900 –, Chant d’avril, Papillon Bleu, Mignonne puisque c’est l’automne et Emina ma belle, se mêlent au Grand Trio pour piano, violon et violoncelle (1873) et à la Fantaisie romantique pour violon et piano (1889).
Arnaud Thorette, Michel Léger, Ambroisine Bré, Johan Farjot, Antoine Pierlot © DR
Pas de révélation comparable à celle éprouvée face au splendide Trio op. 35 de l’étonnant Fernand de la Tombelle avec le Grand Trio, mais le plaisir d’une musique séduisante qui, même si le « métier » se fait un peu trop sentir parfois, réserve des moments très réussis (un spirituel Minuetto), d’autant plus convaincants que les musiciens de Contraste mènent rondement l’affaire, là comme dans une Fantaisie romantique dont le geste, le lyrisme intense et le brio convainquent immédiatement.
Grand Prix du dernier Concours Nadia et Lili Boulanger, Ambroisine Bré est l’interprète idoine pour rendre pleinement justice à des mélodies dont elles sert les couleurs tendres avec tact et élégance, Emina ma belle, pièce pour voix, violon et piano de 1860, concluant le disque sur un mode plus plaintif.
Cette originale initiative discographique sera bientôt prétexte à un concert, par les mêmes interprètes, à Paris dans le cadre amical et intimiste du Bal Blomet. Fauré, Saint-Saëns et Berlioz y tiendront compagnie à Anthiome. Belle soirée française en perspective.
Alain Cochard
(1) 1CD Contraste Productions BBCP003 (dist. PIAS)
Ensemble Contraste & Ambroisine Bré (mezzo)
21 Novembre 2018 – 20h30
Paris – Bal Blomet (33, rue Blomet/75015)
www.balblomet.fr/events/contrasteanthiome/
Site de l’Ensemble Contraste : www.ensemblecontraste.com/
Photo © DR
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