Voici bientôt douze ans que Thomas Zehetmair troque régulièrement l’archet pour la baguette et après dix années passée à la tête du Northern Sinfonia, c’est à présent aux destinées de l’Orchestre de Chambre de Paris qu’il préside en compagnie de Roger Norrington.

Le concert du 12 novembre, qui fête la parution de leur premier album discographique (1), est emblématique des noces de l’ensemble français et de son chef allemand qui entrent dans leur seconde saison. Une première partie essentiellement dévolue à Ravel, avec l’œuvre la plus intime que le magicien de Ciboure ait composée, ce Tombeau de Couperin qui distille les portrait d’amis disparus dans le carnage de la Grande Guerre en se réfugiant derrière le souvenir pudique d’un certain âge d’or de la musique française. Mais aussi la nostalgique Pavane pour une infante défunte, qui, accolée, lui serait presque un commentaire, et pour ouvrir la soirée, Tzigane, où Zehetmair reprend le violon. La Sarabande de Debussy, orchestrée par Ravel, referme l’ensemble avec subtilité.

Changement de décor après l’entracte, la 5e Symphonie de Beethoven ! Lorsque l’on sait les enjeux apparus autour de cette partition depuis qu’elle a été revisitée par des interprétations historiquement informées, on ne peut qu’être curieux devant la proposition de l’Orchestre de Chambre de Paris et d’un musicien qui fut toujours sensible à la relecture des classiques.

Jean-Charles Hoffelé

(1) 1 CD Naïve V 5345. Outre les œuvres de Ravel présentées au concert, le disque propose quatre œuvres de Debussy, dont une version éminemment poétique des Danses sacrées et profanes avec la harpe atmosphérique d’Emmanuel Ceysson.

Orchestre de Chambre de Paris, Thomas Zehetmair (dir. et violon)
Œuvre de Ravel, Debussy, Beethoven
12 novembre 2013 – 20h
Paris-Théâtre des Champs-Elysées
www.theatrechampselysees.fr

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Photo : Jean-Baptiste Millot