Les Chants et danses de la mort, cycle majeur de Moussorgski, enfin rendus à une mezzo ! L’occasion est trop belle, d’autant que l’œuvre, contre le souhait exprès du compositeur, a été dérobée par les basses  Et qui mieux qu’Olga Borodina, timbre de velours langue d’acier, pourrait conter ce petit recueil d’horreurs ? On sait que les Toulousains et la baguette acérée de Tugan Sokhiev lui offriront le sertissage approprié.

Pour commencer la soirée une œuvre souvent courue par le chef et son orchestre, ce Roméo et Juliette de Tchaïkovski dont ils attisent la fièvre avec un art redoutable du climax, et que l'on regrette de ne pas retrouver en complément de la Cinquième Symphonie que vient d'éditer Naïve (1), interprétation d'une intensité rare, aux phrasés évocateurs, où l'orchestre se surpasse par la qualité du jeu comme par l'équilibre d'une balance musicale assez magique. En seconde partie le grand arc de la Première Symphonie de Brahms, qu’on entend déjà, tendu, grondeur, saturé d’atmosphères, comme un voyage d’hiver épique.

  Jean-Charles Hoffelé 

1)  Piotr Ilyitch Tchaikovski : Symphonie n°5 / Dmitri Chostakovitch : Ouverture de fête, op 96 (1 CD Naïve V 5252).

Orchestre national du Capitole de Toulouse, dir. Tugan Sokhiev
Olga Borodina (mezzo)

15 décembre – 20h
Toulouse – Halle aux grains
www.onct.mairie-toulouse.fr

17 décembre – 20h
Paris – Salle Pleyel
www.sallepleyel.fr

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Photo : DR