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Marc-André Hamelin, Michael Hofstetter et l’Orchestre national d’Île-de-France - Un Mozart vif-argent – Compte-rendu
En tournée avec l’Orchestre national d’Île-de-France, l’Autrichien Michael Hofstetter, familier de la musique ancienne mais aussi du répertoire contemporain, dirige un programme exclusivement consacré à Mozart. Il y met en application sans dogmatisme une lecture proche de celle des baroqueux à la fois avare de vibrato et marquée par la pulsation de la danse.
Dès l’ouverture de La Clémence de Titus, par son geste précis, il imprime un ton ferme et tendu. Dans le Concerto pour piano n°17 de Mozart, le Canadien Marc-André Hamelin (photo), dont on connaît la virtuosité et la capacité à aborder les œuvres les plus redoutables du répertoire, fait montre d’un jeu souple et contrasté au legato subtil. Il sait rentrer ses griffes, et l’élégance de son discours ne cache ni les ruptures, ni les dissonances semées par Mozart à la dérobée (Allegro assai). L’Andante constitue un moment de recueillement et de grâce, seulement interrompu par la longue cadence du pianiste qui s’apparente presque à un mouvement de sonate. Le final renoue avec le climat ludique, et les instruments à vent collaborent avec bonheur à la jubilation du soliste, totalement libéré sur le plan technique et musical.
La Symphonie « Jupiter », conduite avec une énergie triomphante, accentue les contrastes (le tranchant de la timbale) sans jamais perdre du vue la transparence et le naturel de la phrase (Andante cantabile). L’Orchestre national d’Île-de-France participe avec un enthousiasme non dissimulé à cette conception d’une vigueur roborative.
Michel Le Naour
Suresnes, Théâtre Jean Vilar de Suresnes, 16 novembre 2014
Photo © Fran Kaufman
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