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Musique_et_entreprise - Trois questions à Gilles Merlet, cofondateur du Club « Culture et Entreprises » de l’Abbaye aux Dames de Saintes
Le Festival de Saintes bat son plein depuis le 12 juillet, c’était l’occasion d’interroger Gilles Merlet, PDG de la distillerie Merlet, PME d’une cinquantaine de salariés, et cofondateur du Club « Culture et Entreprises » de l’Abbaye aux Dames. Une illustration de la fructueuse rencontre entre le monde économique et les acteurs culturels d’un territoire.
Pour quelles raisons vous êtes-vous impliqué dans les activités de l’Abbaye aux Dames ?
Gilles Merlet : Je suis viticulteur-distillateur, je n’ai pas reçu de formation musicale. Entraîné par des amis, je me suis retrouvé dès 1972 au festival de musique ancienne et ça été pour moi une révélation. J’y reviens tous les ans depuis et c’est vraiment à l’Abbaye aux Dames que je dois la découverte de la musique. Compte tenu des joies que j’ai éprouvées à Saintes, je me considérais comme ayant une « dette ». Il y a une demi-douzaine d’années environ, on m’a sollicité pour soutenir un échange avec des musiciens colombiens, dans le cadre du Chœur Ici Là-bas. J’ai accepté et je me suis en même temps dit qu’il y avait dans la région des responsables d’entreprises que l’on pourrait amener à s’intéresser de la musique. L’idée d’un club d’entreprises a germé afin de favoriser la rencontre du monde économique et du monde culturel ; deux mondes qui s’ignorent souvent. Je me suis alors rapproché d’Elisabeth Taillandier (directrice du Centre Leclerc de Saintes), qui était déjà partenaire de l’Abbaye au Dames. Le Club « Culture et Entreprises » a été lancé en 2010. Elisabeth et moi-même en avons parlé autour de nous et, assez rapidement, une vingtaine d’entreprises de la région, PME pour l’essentiel, ont été fédérées.
Comment l’action du club s’organise-t-elle et évolue-t-elle ?
G. M. : Nous avons choisi de cibler nos actions. Dans un premier temps nous nous sommes consacrés à soutenir le Chœur Ici Là-bas, en aidant des musiciens colombiens à venir achever leur formation musicale à Saintes. Par la suite nous avons ciblé le Jeune Orchestre Atlantique (JOA). Le club a par ailleurs contribué à financer le voyage de jeunes musiciens qui partaient étudier au Canada.
J’éprouve une grande satisfaction en constatant que des responsables d’entreprises fréquentent désormais l’Abbaye de manière plus régulière. On voit aussi des entreprises qui organisent des réunions dans les salles dont dispose l’Abbaye, ce qui stimule la curiosité des participants et leur donne envie de revenir. Tout cela contribue à modifier la perception d’un lieu qui, c’est un fait, a un petit peu vécu en vase clos et a pu être perçu par les habitants de Saintes et des environs comme réservé aux « cultureux ».
Il reste qu’il faut déployer beaucoup d’efforts pour amener les chefs d’entreprises à nous rejoindre dans le club. La vie des PME étant ce qu’elle est, ils ont « le nez dans guidon », travaillent douze heures par jours. Cela prend du temps pour les convaincre, mais une fois que c’est fait, les choses se mettent en place. Nous n’avons pratiquement eu aucune défection. Mais il faut que soit un chef d’entreprise qui entreprenne la démarche ; ce qu’Elisabeth Taillandier et moi-même faisons à chaque fois que nous en avons l’occasion. Par mon activité professionnelle, j’ai un certains nombre de relations sur Cognac et en parlant, en reparlant du club, j’ai réussi à amener quelques entreprises de Cognac à Saintes.
En conclusion, quel est le message que le chef d’entreprise et mélomane que vous êtes souhaite faire passer ?
G. M. : Il découle de ce que j’ai moi-même vécu. L’apport de la musique est une formidable source de développement personnel. La vie d’entrepreneur est une vie de créateur et je pense que j’ai réussi beaucoup de choses grâce à la musique. Par ailleurs, je ne crois pas à un développement économique dans un désert culturel. Dans une période difficile où les fonds publics tendent à décroître, le mécénat a un rôle essentiel à jouer ; cela profite à l’entreprise comme au monde culturel. Tous les acteurs présents sur un territoire se doivent de coopérer pour le faire prospérer.
Propos recueillis par Alain Cochard, le 31 mai 2013
Festival de Saintes
Jusqu’au 20 juillet 2013
www.abbayeauxdames.org/festival-de-saintes
Site de la Distillerie Merlet : www.distillerie-merlet.com
Interview des Mécènes du Festival de Saintes : http://www.youtube.com/watch?v=Ip7AiRFnL2Y
Contact Club « Culture et Entreprises » : Marie Manson (05 46 98 48 44)
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