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Paris - Compte-rendu : Henri Demarquette dans les Suites de Bach à Saint-Etienne-du-Mont
Pour sa troisième édition, le Festival de musique de Saint-Etienne-du-Mont s’étoffe en offrant une programmation toujours plus riche et éclectique. Associé au premier Europa Bach Festival, il accueillait le 6 octobre dernier Henri Demarquette dans l’intégrale des Suites pour violoncelle seul de Bach. Certes, il est bien audacieux de donner en une soirée ces six chefs d’œuvre – le défi semble a priori aussi rude pour l’interprète que pour le public- mais Henri Demarquette, qui n’en est pas à son coup d’essai, s’y employait à merveille.
Sonorités racés, technique impeccable, attaques franches – ces pages que l’on tient parfois pour austères se voient soudain gorgées de vie. Par un vibrato net et soigné, Henri Demarquette soutire à son instrument - un violoncelle du luthier italien Cappa de 1697- un timbre rond, clair et lumineux. La superbe acoustique de Saint-Etienne-du-Mont parachève la qualité de son interprétation.
Les nuances sont riches, la pulsation parfaitement maîtrisée et le phrasé toujours noble. Tour à tour altière et sémillante, la musique prend chair sous l’agile archet de Demarquette. Elle se drape de couleurs chaudes et moirées sans jamais perdre de sa fière sobriété. Une lecture finalement très simple pour un Bach sensuel et spirituel.
En bis, hommage à Pablo Casals avec son Chant des Oiseaux. Henri Demarquette y fait frémir les harmoniques et touche au superbe dans cette pièce que le maître ne manquait jamais de donner pour clore ses concerts.
Nicolas Nativel.
Eglise Saint-Etienne-du-Mont, le 6 octobre 2005.
Photo : DR
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