Journal
Paris - Compte-rendu : le Trio Wanderer tout feu, tout flamme !
Le public parisien affectionne les concerts de midi, on en a eu une preuve supplémentaire à l’Amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne (un lieu infiniment plus adapté à la musique que le Grand Amphi.) avec l’un des concerts commentés (par les soins du musicologue Jean-Pierre Bartoli) de la série « Une œuvre rare - Une œuvre phare ». Devant des gradins bien garnis, le Trio Wanderer interprétait successivement Tristia de Liszt et le 1er Trio op 49 de Mendelssohn.
Clin d’œil à Berlioz, Tristia n’est autre qu’une version pour trio avec piano de la célèbre Vallée d’Obermann, n°6 de la 1ère des trois Années de Pèlerinage. Plus qu’une simple transcription pour trio, la pièce - exhumée en 2001 par le pianiste et musicologue Leslie Howard - donne à entendre un vrai remaniement par le dernier Liszt d’une page de relative jeunesse - la nouvelle et surprenante introduction que l’auteur propose est dans la veine de la Bagatelle sans tonalité ou Nuages gris ! On adhère sans l’ombre d’une réserve à cette version défendue avec une fougue et une poésie radieuses. Liszt percevait-il quelque chose d’inabouti dans l’original pour piano ? Nous ne sommes pas loin de le penser. Tristia est en tout cas franchement bien plus qu’une curiosité !
Les Wanderer (Jean-Marc Philips-Varjabédian, Raphaël Pidoux, Vincent Coq) n’ont pas volé leur flatteuse réputation, là comme dans le Trio op 49 qu’ils emportent avec l’autorité et la fièvre requises par ce sommet de la production chambriste de Mendelssohn. Virilité des deux allegros, tendresse et intimisme sans mièvrerie de l’Andante, luminosité bondissante du Scherzo. Un Mendelssohn tout feu tout flamme : face à pareille interprétation, l’admiration éperdue de Schumann pour son collègue prend tout son sens !
Alain Cochard
La Sorbonne - Amphithéâtre Richelieu – 30 mars 2007. Prochains concerts «Une œuvre rare-Une œuvre phare ». Amphi. Richelieu, 17, rue de la Sorbonne.
Vendredi 6 avril –Quintette Moraguès (œuvres de Tajcevic et Mozart)
Vendredi 4 mai – Quintette des Lauréats du SNSM de Paris (œuvres de Crusell et Mozart).
Vente des billets sur place à partir de 11h 30.
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Photo : DR.
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