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Renée Fleming en récital à l’Opéra Garnier – De belles intentions, mais… – Compte rendu

La cantatrice que l’on a connue plus assurée, égrène sur le même ton, mi-enjoué, mi-désespéré, airs et chansons (avec ou sans micro) qui évoquent donc la Nature sous toutes ses formes. Difficile de trouver son compte dans ce florilège musical mal agencé où se télescopent tout ensemble Björk, Canteloube et Villa-Lobos, Kevin Puts ou Hazel Dickens. La voix est toujours là avec son timbre et sa pulpe caractéristique, mais l’exercice montre ses limites et l’on finit par décrocher très vite malgré les images d’un film réalisé par la National Geographic Society, d’autant qu’Howard Watkins se contente d’un service pianistique minimum.
La seconde partie, plus classique, aurait dû balayer nos doutes et nous faire oublier cette première épreuve. Hélas, ni les trois mélodies de Reynaldo Hahn trop sur la réserve, ni les extraits de Poèmes pour Mi de Messiaen, extérieurs, ni les trois lieder de Strauss chantés sans la grâce ni le soyeux d’autrefois, ne nous ont sortis de notre torpeur. Alors bien sûr « L’umile ancella » d’Adriana Lecouvreur a réchauffé un instant l’auditoire, avant que la diva ne passe à la trappe le Befreit straussien, pourtant annoncé, pour proposer au public de choisir entre Morgen ! et Halleluja de Leonard Cohen. Elle donnera finalement ces deux « encore », très dignement et très élégamment restitués, avant de quitter précipitamment la salle, coupant court à toute insistance.
François Lesueur

Paris, Palais Garnier, 9 mars 2025
Photo © Andrew Eccles
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