Concertclassic vous avait signalé l’exceptionnel talent de l’altiste britannique dès janvier 2020 – le monde d’avant ... – à l’occasion d’un récital à l’Auditorium du Louvre (1). Depuis, le nom de Timothy Ridout (né en 1995) s’est imposé parmi les plus grands archets de sa génération et plusieurs enregistrements pour Harmonia Mundi y ont amplement contribué, parmi lesquels une admirable version du Concerto pour violoncelle d’Edward Elgar arrangé par l’altiste Lionel Tertis (1876-1975) – devancier admiré ô combien ! de Ridout.

 

© Jiyang Chen

Le jeune interprète fait l’actualité avec la sortie d’un programme en solo (2) qui, du baroque à la musique d’aujourd’hui, donne la mesure de son art. Dans Telemann (Fantaisies nos 1 et 7) ou Bach (Partita n° 2), il émerveille par la poésie et la vitalité stylées d’un jeu qui saisit immédiatement l’oreille. Une véritable chair vivante pourrait-on dire de sa magique sonorité, fidèlement restituée par les micros de Dave Royell.
 

On n’est pas moins sensible à l’intériorité de l’Elegy de Britten, musique étrange semée de doutes et de points d’interrogation, ou au In manus tuas de Caroline Shaw (née en 1982). Une partition (de 2009), ancrée dans la lointaine mémoire de la musique anglaise, dont l’interprète exploite la variété d’écriture avec autant d’aisance que d’imagination. De quoi rendre impatient de retrouver Timothy Ridout à la salle Cortot, le 4 février, dans un programme en solo presque identique à celui de l’enregistrement puisqu’il rassemble la 1ere Suite pour violoncelle et la Partita n°2 de Bach, In manus tuas de Shaw et l’Elegy de Britten.