Un opéra Tosca ? Un polar ! Puccini a poursuivi Giuseppe Giacosa et Luigi Illica afin qu’ils déduisent de la pièce de Victorien Sardou ce livret cousu main, d’une invraisemblable efficacité dramatique. Avec sa pointe d’opéra dans l’opéra – la mise en abîme du monde lyrique au travers du personnage principal, cantatrice au sommet de son art mais surtout amoureuse possessive – Tosca est devenu incontournable dès sa création le 14 janvier 1900 au Teatro Costanzi de Rome. De Darclée à Callas, toutes les prime donne ont voulu endosser la robe empire et brandir le poignard.

Le Capitole fait revenir la belle après une trop longue absence, confiant la mise en scène à Mario Pontiggia, Directeur de l’Opéra de las Palmas mais surtout régisseur précis et respectueux ; des qualités devenu rares. Le spectacle a déjà été fêté en 2008 au Mai Musical Florentin.

Catherine Naglestad donnera sa Tosca un rien hautaine – mieux vaut cela que de tomber dans le piège de la petite femme puccinienne, Floria n’est pas Mimi – Frank Ferrari son Scarpia mordant et tenu, Vladimir Galouzine ce Cavaradossi hors norme où le chant se débraille parfois mais qui sait vous emporter. Le vrai héros qu’on attend, c’est Tugan Sokhiev (photo), qui retrouve le répertoire italien fort de son succès dans l’Aïda des dernières Chorégies d’Orange. Avec l’Orchestre du Capitole il devrait réussir le drame comme l’évocation : on croit déjà entendre les cloches de Rome et le chant du berger sous sa baguette. Au fait, qu’attend la Grande Boutique pour l’inviter ?

Jean-Charles Hoffelé

Puccini : Tosca
Toulouse, Théâtre du Capitole

29 septembre, 2, 5, 9, 11 et 14 octobre 2011

www.theatre-du-capitole.fr

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Photo : DR