Journal
Une Carmen chambriste
Fruit du travail des chanteurs des Jeunes Voix du Rhin, La Carmencita investit la scène de l’Athénée du 9 au 24 juin, avant d’entamer une tournée de vingt représentations en Ile-de-France à la rentrée.
Créé en 1998, Les Jeunes Voix du Rhin-Centre de formation lyrique de l’Opéra du Rhin offre tous les ans à huit chanteurs (et à un chef de chant) une formation qui les prépare à se lancer dans la carrière d’artiste lyrique – en mettant beaucoup l’accent sur l’apprentissage des technique d’acteur et en les familiarisant avec la scène. Ce cursus très dense donne l’occasion aux pensionnaires du Centre de formation de tenir des petits rôles ou d’assurer des doublures à l’Opéra du Rhin, de participer à divers spectacles, en particulier à une production de fin d’année. Il s’agit cette fois d’une adaptation de la Carmen de Bizet en une version pour neuf chanteurs, un acteur et douze musiciens : La Carmencita.
On doit cette initiative au metteur en scène et directeur de l’Atelier du Rhin, Matthew Jocelyn, aidé de Tony Burke pour la réduction de la partition. S’attaquer au plus célèbre opéra français ? L’initiative est « périlleuse », M. Jocelyn est le premier à en convenir. Il sait qu’il frustre l’auditeur en retirant de l’œuvre l’ouverture et toute la partie de l’Acte I qui précède la fameuse habanera de l’héroïne. Ce choix se justifie par une optique intimiste, par la volonté de « ramener Carmen vers le drame musical ; de retrouver les nuances de la partition ». On a découvert ce spectacle original il y a quelques semaines à Colmar au moment de sa création et l’on s’est laissé prendre au jeu, d’autant plus facilement que la distribution se révèle homogène et que les chanteurs ont effectué un remarquable travail de préparation dix mois durant.
Le plaisir n’était sans doute pas parfait lors de cette première car les instrumentistes, de élèves du Conservatoire de Strasbourg, étaient un peu dépassés par les exigences de la réduction de Tony Burke. Aucune inquiétude à avoir en cette matière quant aux représentations parisiennes. C’est en effet l’excellent Ensemble Fa que l’on retrouve à partir du 9 juin dans la fosse de l’Athénée, alternativement sous la baguette de Dominique My et de Neil Beardmore.
Neufs chanteurs et un comédien… Un comédien ? ! M. Jocelyn a effet introduit le personnage de Mérimée (joué par Yves Lenoir) dans sa Carmencita. Archéologue en voyage en Andalousie, on le découvre au début du spectacle et son récit nous prépare à l’apparition de belle gitane. A l’Allemande Carolina Bruck-Santos revient ce rôle, tandis que l’Espagnol Roger Padullès incarne Don José et le Mexicain Carlos Aguirre Escamillo, aux côtés de Karen Perret (Micaëla), Etienne Hersperger (Zuniga), Aline Martin (Mercedes), Aihoa Zuazua Rubira (Frasquita).
Une réalisation attachante, idéalement proportionnée au merveilleux cadre du Théâtre de l’Athénée. Notez dès à présent que les représentations franciliennes de La Carmencita débuteront le 1er octobre au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Scène.
Alain Cochard
La Carmencita
Athénée Théâtre – Louis Jouvet
Les 9, 11, 13, 15, 17, 20, 22, 24 juin.
Réservez vos places dès maintenant.
Photo : DR
Derniers articles
-
25 Novembre 2024François LESUEUR
-
25 Novembre 2024Jean-Guillaume LEBRUN
-
25 Novembre 2024Archives du Siècle Romantique