Accord parfait

Comme les Z’amoureux, qui ne manqueront pas de venir bras dessus, bras dessous écouter ce concert, le violon et le violoncelle filent la complicité parfaite dans le Double Concerto en la mineur de Brahms. Une forme rarissime au XIXe siècle qui vous fera penser au célèbre Triple concerto de Beethoven : après tout, l’amour peut aussi marcher à trois, non ? Raphaëlle et Edgar Moreau, deux musiciens au sommet de leur art, en seront les dignes serviteurs. Il n’en faudrait pas pour autant suivre l’exemple des trois couples au destin tragique – Orphée et Eurydice, Aphrodite et Adonis, Thétis et Achille – choisis par Schiller et Brahms dans Nänie pour accompagner le peintre Anselm Feuerbach dans sa dernière demeure. Mais l’amour peut aussi être déçu : c’est la douloureuse expérience que doit faire la marionnette Petrouchka, amoureux transi d’une ballerine, qui, effrayée par sa conduite grotesque, lui préfère le Maure. Heureusement, le charlatan subit les moqueries du spectre de Petrouchka et s’enfuit terrorisé !