Agenda

Contrastes Baroques : Entre la France et l’Allemagne

Futurs concerts
Distribution : 
Louis Alix, clavecin
Lukas Schneider, viole de gambe
Programme : 
François Couperin (1668 – 1733)
IIIe Concert Royal | 1722
Ouverture
Allemande
Courante
Sarabande
Muzettes
Chaconne


Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750)
Sonate pour viole de gambe et clavecin obligé en Ré Majeur, BWV 1028 | 1734
Adagio
Allegro
Andante
Allegro


Marin Marais (1656 – 1728)
Suite en ré mineur, Livret IV (Manuscrit de Villeneuve)
Prélude
Allemande
Courante
Sarabande
Caprice


Antoine Forqueray (1671 – 1745)
Chaconne la Morangis, IIIe Suite | 1730
Infos complémentaires : 
De 1650 à 1740 s’étend l’âge d’or de la viole de gambe en France. Réputée pour être l’instrument préféré du Roi Soleil (n’en déplaise aux flûtistes ou aux théorbistes qui ont dû vous tenir, à tort, le même discours), quelques grands compositeurs et instrumentistes tels que François Couperin, Marin Marais et Antoine Forqueray s’attèlent donc à la composition de chefs-d’œuvre et marquent ainsi l’essor de la viole de gambe.
Toutefois, nous vous proposons ce soir un programme légèrement revisité. Plutôt que de vous interpréter l’une des deux suites pour basse de viole de F. Couperin, nous avons trouvé intéressant de vous soumettre une lecture personnelle et particulière du IIIe Concert Royal du même compositeur. Nous avons pu constater que ce chef-d’œuvre de la musique de chambre se révélait d’une manière nouvelle et convaincante à la viole de gambe et au clavecin. Couperin donne une grande liberté aux musiciens quant à l’orchestration de ses pièces, et laisse donc aussi une certaine place à l’exercice de la transcription, que nous souhaitions mettre en œuvre.
En ce qui concerne la musique de Marin Marais, là aussi, une pointe de nouveauté. Nous avons parcouru le Manuscrit de Villeneuve, ouvrage regroupant quelques pièces de chaque livre de Marais, annotées et ornées par Monsieur de Villeneuve, que l’on suppose être un de ses élèves. Il s’agit d’indices précieux d’interprétation, tant ils sont indicateurs du tempo, qu’ils précisent les articulations attendues, et autres subtilités relatives au jeu de l’instrument. En parcourant ce manuscrit, nous avons pu faire la découverte d’une suite extraite du second livre de Marais, qui a particulièrement retenu notre attention et que nous avons tenu à vous restituer ce soir.

Pour clôturer ce programme, nous avons tous deux pensé à cette chaconne d’Antoine Forqueray. Elle nous suit depuis plus d’un an à présent, et nous apprécions toujours autant sa brillance ainsi que la grande variété des dynamiques qu’elle propose. Elle se présente presque comme un véritable terrain de jeu, tant pour la viole que pour la réalisation du clavecin.
Le fil conducteur qui nous a peut-être inconsciemment dirigé vers ce répertoire-là est sûrement l’idée de la musique de salon. Nous avions à cœur d’interpréter des suites de danses mettant à l’honneur nos deux instruments, et notre première représentation à l’Hôtel de Soubise en janvier 2025 nous a convaincus que jouer ce répertoire dans un cadre intimiste prenait tout son sens.
Pour ce qui est de la sonate de Jean-Sébastien Bach, oui, nous vous le concédons, il s’agit là d’un petit caprice de notre part. Toutefois, les sonates pour viole de gambe et clavecin obligé se vouent également à être interprétées dans un cadre similaire à celui adapté à tout le reste de notre programme, et nous souhaitions confronter ces deux styles d’écritures au sein d’un même concert. Bien que les langages musicaux soient très différents, nous avons pensé qu’ils n’étaient pas pour autant incompatibles, bien au contraire. L’écriture contrapuntique de Bach se veut incroyablement riche en harmonies, tout comme le sont les suites françaises que nous avons choisies de vous interpréter, mais elle se manifeste au travers d’un lyrisme parfaitement équilibré entre les mains gauche et droite du clavecin et la viole de gambe. De l’art contrapuntique de Bach découle une légèreté qui nous a semblé bienvenue et pertinente de vous présenter, en guise de contraste au style d’écriture français, au milieu de notre programme.