Entre deux souffles

Avec la Passacaille et fugue en do mineur de J. S. Bach, nous ouvrons ce concert avec l’œuvre qui est à l’origine de notre duo. Œuvre majeure du répertoire pour orgue, cette version pour deux accordéons en explore l’aspect concertant et sublime l’indépendance des voix.
Nous poursuivons avec plusieurs œuvres du XIXe siècle, période peu abordée par les accordéonistes, à notre plus grand regret ! Tout d’abord, le troisième mouvement de la Symphonie n°3 de Brahms, qui est, pour Clara Schumann, « un tout, un seul battement de cœur ». Repris à la fois par Sinatra, Montand, Gainsbourg et Dalida, le thème de ce mouvement est un des plus célèbres du compositeur. Puis vous entendrez la Toccata de Widor, reconnaissable par les arpèges continus qui lui constituent un véritable moteur, ces derniers ne s’interrompant que pour laisser la place à un majestueux final. Au même moment en France, Cécile Chaminade, 1re femme compositrice à être décorée de la Légion d’honneur, compose le Prélude pour orgue. Notre duo en offre une version intimiste très expressive grâce à la souplesse permise par les deux soufflets.

Dans l’optique de balayer un répertoire le plus large possible, nous tenons à interpréter une œuvre écrite pour deux bandonéons, instrument cousin de l’accordéon. Place donc au Tango y Divagación de Julio Oscar Pane. Repris à l’accordéon, on y retrouve toute la chaleur et l’univers du tango argentin. Si le tango se joue traditionnellement au bandonéon, des pièces contemporaines pour accordéon, prenant racine dans ce genre, apparaissent ces dernières décennies. C’est le cas du Tango Orgánico de Murashkin.

Pour finir ce concert, nous avons choisi la célèbre suite Peer Gynt de Grieg, reprenant, comme le tango, des thèmes d’inspirations populaires. Cette suite se prête particulièrement bien à l’accordéon, exploitant sa capacité à se fondre tantôt dans le burlesque (Dans l’antre du roi de la montagne), l’intime (Mort d’Åase), le populaire (Danse d’Anitra) ou encore le pastoral (Début de Au matin).