Épopées et rêveries

Flûtiste, compositeur, chef d’orchestre, Philippe Gaubert, méconnu aujourd’hui, est un personnage important du paysage musical français au début du XXe siècle. Sa musique illustre avec grâce l’art musical français de ce temps et véhicule un équilibre heureux, une continuité de ton et d’atmosphère, ainsi qu’une clarté formelle permanente. D’un naturel insouciant et aux couleurs scintillantes, et aux titres évocateurs, les Aquarelles sont composées dans les tranchées en 1915 ; elles détonnent avec les horreurs de la guerre.

De même que les Aquarelles de Gaubert, le Trio pour flûte, violoncelle et piano de Bohuslav Martinů ne semble pas refléter la situation du compositeur lors de la composition. Écrit en exil aux États-Unis en pleine Seconde Guerre mondiale, après avoir fui le régime nazi en France, l’œuvre mélange des influences du folklore tchèque au langage néoclassique qu’il a forgé lors de ses dix-sept années passées en France.

Le Trio pour violon, violoncelle et piano n°1 de Félix Mendelssohn est un des grands chefs-d’œuvre du compositeur. Robert Schumann, en entendant la pièce, en fit l’éloge en qualifiant Mendelssohn du « Mozart du XIXe siècle, le plus rayonnant des musiciens ». La version pour flûte, violoncelle et piano, établie par le compositeur lui-même, permet un regard nouveau et révèle de nouvelles facettes de cette œuvre majeure du répertoire de musique de chambre.