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Patricia Petibon et La Cetra Barockorchester Basel au Festival d’Auvers-sur-Oise – Vent de folie sur le baroque – Compte-rendu
Patricia Petibon et La Cetra Barockorchester Basel au Festival d’Auvers-sur-Oise – Vent de folie sur le baroque – Compte-rendu
Le Festival d’Auvers-sur-Oise a su nouer de belles fidélités avec divers artistes. C’est en 1998 que Pascal Escande invita pour la toute première fois Patricia Petibon, que l’on a à diverses reprises depuis retrouvée à l’affiche de la manifestation valdoisienne. Oubliée l’édition annulée de l’an passé ; à Auvers comme ailleurs la musique reprend ses droits ! Pour ce redémarrage plein d’envie et d’enthousiasme, la soprano était une invitée toute trouvée, en particulier dans le fantaisiste et jubilatoire concert-spectacle « Le Nouveau Monde de Patricia » qu’elle donnait avec La Cetra Barockorchester Basel. En compagnie de cette excellente formation, elle a déjà enregistré un disque « Nouveau Monde », sous la direction d’Andrea Marcon (DG) – que son programme à Auvers reprenait pour l’essentiel.
© Festival d'Auvers-sur-Oise
Les musiciens suisses s’emparent d’abord d’une pièce de Merula (le Ballo detto il Pollicio). Tutti généreux, gourmand même : un prélude idéal à une soirée d’abord synonyme de fantaisie, où le baroque européen part en voyage du côté du Mexique et où le savant et le populaire se mêlent habilement. Ce programme ensoleillé et multivitaminé, que Patricia Petibon et ses musiciens ont déjà donné en divers lieux, est repris avec une énergie d’autant plus contagieuse que la crise sanitaire les a, comme tant d’autres, éloignés du public pendant un long moment.
Dès son entrée avec « Yo soy la locura » d’Henri de Bailly, la chanteuse donne le ton et, jusqu’à « El bajel que no recela » (extr. de la zarzuela Ventado es amor, no es ciego de José de Nebra) placé en conclusion, épate par son engagement et la variété de sa palette expressive. Si la joie et la lumière dominent, le sens du contraste avec lequel le programme à été pensé nous vaut des moments plus recueillis tels qu’une très prenante plainte de Didon (Purcell) ou un « Quel prix de mon amour » ( Médée de Charpentier), intensément vécu, tout comme le célèbre et anonyme Greensleeves que Petibon délivre avec sensiblité après un émouvant solo de violon d’Éva Borhi. Côté instrumental, il y a bien des éloges à faire à La Cetra Barockorchester Basel dans diverses pages tirées de Fairy Queen ou, non moins réussies, la Sarabande en sol mineur d’Almira et la Gigue en ré mineur du Pastor fido. Un orchestre totalement complice de Patricia Petibon, au sein duquel on décernera une mention spéciale à l’étonnant percussionniste Yula S qui aura bien aidé la soliste à faire souffler un délicieux vent de folie sur la musique, l’Air de folie de Platée, revisitée de manière pour le moins déjantée – et totalement assumée ! –, ou le « J’ai vu le loup, le renard, le lièvre » – avec lancers de peluches ! – offrant deux parfaits exemples de l’esprit d’une soirée qui a fait les délices de l’auditoire.
La fête musicale se poursuit à Auvers-sur-Oise et parviendra à son point d’orgue le 7 juillet lors d’un concert mozartien dirigée par Laurence Equilbey – autre habituée du Festival –, avec les voix d’Olga Pudova et Armando Noguera.
Alain Cochard
Les musiciens suisses s’emparent d’abord d’une pièce de Merula (le Ballo detto il Pollicio). Tutti généreux, gourmand même : un prélude idéal à une soirée d’abord synonyme de fantaisie, où le baroque européen part en voyage du côté du Mexique et où le savant et le populaire se mêlent habilement. Ce programme ensoleillé et multivitaminé, que Patricia Petibon et ses musiciens ont déjà donné en divers lieux, est repris avec une énergie d’autant plus contagieuse que la crise sanitaire les a, comme tant d’autres, éloignés du public pendant un long moment.
Dès son entrée avec « Yo soy la locura » d’Henri de Bailly, la chanteuse donne le ton et, jusqu’à « El bajel que no recela » (extr. de la zarzuela Ventado es amor, no es ciego de José de Nebra) placé en conclusion, épate par son engagement et la variété de sa palette expressive. Si la joie et la lumière dominent, le sens du contraste avec lequel le programme à été pensé nous vaut des moments plus recueillis tels qu’une très prenante plainte de Didon (Purcell) ou un « Quel prix de mon amour » ( Médée de Charpentier), intensément vécu, tout comme le célèbre et anonyme Greensleeves que Petibon délivre avec sensiblité après un émouvant solo de violon d’Éva Borhi. Côté instrumental, il y a bien des éloges à faire à La Cetra Barockorchester Basel dans diverses pages tirées de Fairy Queen ou, non moins réussies, la Sarabande en sol mineur d’Almira et la Gigue en ré mineur du Pastor fido. Un orchestre totalement complice de Patricia Petibon, au sein duquel on décernera une mention spéciale à l’étonnant percussionniste Yula S qui aura bien aidé la soliste à faire souffler un délicieux vent de folie sur la musique, l’Air de folie de Platée, revisitée de manière pour le moins déjantée – et totalement assumée ! –, ou le « J’ai vu le loup, le renard, le lièvre » – avec lancers de peluches ! – offrant deux parfaits exemples de l’esprit d’une soirée qui a fait les délices de l’auditoire.
La fête musicale se poursuit à Auvers-sur-Oise et parviendra à son point d’orgue le 7 juillet lors d’un concert mozartien dirigée par Laurence Equilbey – autre habituée du Festival –, avec les voix d’Olga Pudova et Armando Noguera.
Alain Cochard
Auvers-sur-Oise, Eglise Notre-Dame, 4 juillet 2021 / jusqu’au 7 juillet : festival-auvers.com/
Photo © Festival d'Auvers-sur-Oise
Photo © Festival d'Auvers-sur-Oise
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