Agenda

    1. ( interprète )
      Otello
    2. ( interprète )
      Desdemona
    3. ( interprète )
      Emilia
    4. ( interprète )
      Montano
    5. ( interprète )
      Roderigo
    6. ( interprète )
      Un Araldo
    7. ( interprète )
      Cassio
    8. ( interprète )
      Iago
    9. ( metteur en scène )
    10. ( direction musicale )
    Programme :
    1. Otello

    Créé à la Scala de Milan en 1887 avec un énorme succès, l’Otello de Verdi, d’après Shakespeare, raconte l’histoire tragique, ce drame de la jalousie, qui met aux prises un Maure, Otello, chef d’une armée vénitienne qui vient de défaire les Turcs (nous sommes à Chypre, colonie de Venise à la fin du XVème siècle), Iago, son enseigne, Cassio, commandant de la flotte, Desdemona, l’épouse d’Otello, et Roderigo, un gentilhomme amoureux de Desdemona. Cet opéra est né de la collaboration du compositeur et du poète-musicien Arrigo Boito. Le théâtre de Shakespeare a hanté les compositeurs du XIXème siècle (outre Verdi, on songe à Berlioz, Gounod…). C’est la seconde fois que Verdi porte à la scène l’adaptation d’une de ses œuvres, après Macbeth ; la dernière sera pour Falstaff, son ultime opéra. Il a également travaillé avec Boito qui a écrit le texte de L’Inno delle Nazioni, une cantate patriotique créée à Londres en 1862, et pour la révision de son opéra Simone Boccanegra. Otello, drame de la jalousie en quatre actes, est le fruit d’une longue maturation de six années et le résultat est un chef-d’œuvre absolu ; d’abord parce que Boito a su comme nul autre transposer le dramaturge anglais dans la langue de Dante en une poésie fluide, parfaitement adaptée au génie musical de Verdi, ensuite et surtout parce que Verdi renouvelle totalement l’art lyrique : aux numéros isolés du bel canto traditionnel auxquels il renonce, il substitue une musique coulée qui, sans renoncer à la beauté de l’aria ici préservée, sait exalter le texte tout en souplesse de Boito. Loin du vérisme alors balbutiant et du wagnérisme triomphant, Verdi plante un nouveau jalon sur la voie du théâtre lyrique. Boito et Verdi ont créé des personnages dont la psychologie va beaucoup plus loin que dans les œuvres antérieures, grâce à la continuité musicale qui sous-tend l’intrigue et à l’orchestration exceptionnellement fouillée et raffinée. Des chanteurs ne suffisent plus pour exalter cette œuvre. Il y faut d’authentiques tragédiens lyriques, ce que seront à Orange les interprètes retenus par la distribution proposées par les Chorégies.

    Philipe Gut