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Lyon - Compte-rendu - Pelléas et Mélisande de Debussy
Pierre Strosser avait signé en 1985 à l’Opéra de Lyon une mise en scène inoubliable du drame lyrique de Claude Debussy. Au début des années 1990, Peter Stein proposait à son tour une interprétation captivante de Pelléas et Mélisande à l’Opéra de Cardiff. C’est cette dernière production, légèrement modifiée, et non plus celle de Strosser que l’institution lyonnaise a curieusement choisi de reprendre. Le résultat est mitigé. Peter Stein n’est bien évidemment pas en cause, sa relecture de l’ouvrage, son souci du détail, sa compréhension intime de la musique de Debussy étant à tous points de vue exemplaires. Quant aux beaux décors de Karl-Ernst Herrmann, ils n’ont pas pris une ride.
La faute est à chercher du côté de la distribution, aussi maladroite scéniquement qu’insuffisante vocalement, à commencer par Tracey Welborn (Pelléas) et Patricia Petibon qui a après avoir fait l’objet ces derniers mois d’attaques aussi blessantes que disproportionnées n’a pas su nous convaincre en Mélisande. Exception faite de Paul Gay qui campe un Golaud solide, les chanteurs et acteurs ne sont, en effet, pas à la hauteur de l’approche du metteur en scène. Pire, par moments ils en trahissent la portée. Que le public ait trouvé le moyen de s’esclaffer lors des deux duos de Pelléas et Mélisande en est le symptôme le plus éclatant.
Reste à évoquer la direction alerte et nerveuse, chambriste et transparente du chef d’orchestre néerlandais Ed Spanjaard qui a su parfaitement distiller les mystères de cette partition sublime.
Erik Verhagen
Pelléas et Mélisande à l’Opéra national de Lyon, le 7 mars 2004.
Photo : Gérard Amsellem
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