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Bruno Leonardo Gelber au TCE : la tendresse et le feu
Gelber : à ce seul nom, l'œil de l'amoureux de piano s'illumine… Comment pourrait-il en être autrement s'agissant d'une des plus magnifiques figures du piano contemporain ?
Le virtuose argentin fait l'événement la semaine prochaine au TCE, j'y reviendrai plus loin. Mais un bonheur ne vient jamais seul et il faut aussi s'attarder sur l'actualité discographique de Bruno Leonardo Gelber. Il y a quelques mois le label Transart nous a ainsi offert un enregistrement "live" du 3ème Concerto de Rachmaninov, sous la baguette d'Isaac Karabtchevsky. Version splendide où, dans l'un des ses chevaux de bataille favoris, Gelber marie le feu, le lyrisme et la tendresse d'une manière inimitable.
Feu, lyrisme, tendresse, ces mots viennent également sur les lèvres pour décrire le bonheur immense que procure la réédition dans la collection "Les Rarissimes" des premiers enregistrements de Gelber pour EMI (2 CD EMI Classics 5 86468 2). Un album où figure en particulier la mythique version du Carnaval de Schumann réalisée en 1966 (aux côtés de Beethoven, de Schubert ou de Chopin non moins indispensables). L'artiste avait alors un peu plus de vingt ans et apprivoisait d'emblée et en totalité la partition avec un enthousiasme irrésistible !
Les années ont passé, mais l'amour du virtuose pour le Carnaval ne s'est jamais démenti et, une fois de plus, l'ouvrage sera au programme de son récital. Musique célèbre ? Certes, mais le pianiste argentin est de ceux qui savent convier à l'aventure même sur les terres les plus connues et l'on ne doute pas qu'un grand moment de passion et de poésie nous attend. Là, comme dans le reste d'un concert où Gelber retrouve le compositeur avec lequel il considère entretenir le rapport le plus étroit, le plus immédiat : Beethoven (Sonates n°14 et n°26), mais aussi un autre auteur particulièrement cher à son cœur : Brahms (Rhapsodie op 79 n°2).
L'un des moments forts de la série des récitals de piano du TCE, où il restera encore à entendre Boris Berezovsky (17 mai), Aldo Ciccolini (24 mai) et Roger Muraro (26 mai) - excusez du peu !
Alain Cochard
Théâtre des Champs Elysées, mercredi 13 avril à 20h.
Photo : DR
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