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Paris - Compte-rendu : Extase et transe : Indianer Lieder de Stockhausen
C’est dans le cadre du cycle Extase et Transe proposé par la Cité de la Musique que s’invitaient la Compagnie Le Grain et les Neue Vocalsolisten Stuttgart pour Les Ailes du Vent, d’après les Indianer Lieder (1972) de Stockhausen. Implantée à Bordeaux, la Compagnie Le Grain avait déjà porté sur les planches Scelsi, Aperghis ou Drouet, ayant bâti depuis une vingtaine d’années son projet artistique autour du répertoire contemporain.
Christine Dormoy à cette fois mis en scène un cycle de mélodies dont l’écriture rappelle sans les égaler les trouvailles de Stimmung (1968), porté par un quatuor vocal de haute volée (Stéphanie Field, Martin Nagy, Andreas Fischer, Guillermo Anzorena). C’est avec une infinie tendresse que le compositeur allemand a ciselé ces bijoux vocaux, tissés d’un matériau mélodique envoûtant incrusté d’onomatopées au fil de ces miniatures a capella que Stockhausen a sous-titrées Chants indiens, invitant la « danse pour le soleil », « l’initiation d’un loup » ou « la volière des oiseaux ». Duos et symétries musicales se déploient sur les réseaux – ou « perchoirs » – métalliques sur lesquels évoluent les chanteurs au fur et à mesure de ces pièces dont Stockhausen élargit progressivement les intervalles fondateurs : « Dans chaque scène un chant indien est employé, le premier chant n’est composé qu’avec une seule hauteur de son, le deuxième chant avec deux hauteurs… le douzième chant avec douze hauteurs différentes ».
Dans un habillage scénique respectant la concision de ces mélodies rarissimes sur scène, « Les Ailes du vent » se déploieront jusqu’à inclure malicieusement les cris d’animaux ou la parole, comme autant d’hymnes à la vocalité.
Nicolas Baron
Cité de la musique, le 4 février 2006.
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Photo : DR
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