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Paris - Compte-rendu : Harmonies poétiques
Les Concerts de Midi organisés dans l’Amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne par l’UFR de musique et musicologie invitaient le pianiste Nicolas Stavy dans un programme entièrement consacré à des œuvres pour clavier de Liszt. Artiste cultivé, curieux (il vient d’enregistrer pour label Hortus des compositions d’Hélène de Montgeroult, virtuose méconnue du pianoforte au temps de la Révolution et de l’Empire), Nicolas Stavy mène une carrière « à l’ancienne » davantage préoccupé par la réflexion sur les partitions que par les effets de manche.
Sans détenir une technique ébouriffante, à l’image d’artistes tels que Matsuev récemment, il possède ce qui leur manque, à savoir le sens poétique loin de la démesure effrénée des orages désirés. Son Liszt est discursif, toujours au service de la narration (Funérailles) et la respiration ne lui fait jamais défaut (Après une lecture du Dante). Enflammée mais sans excès, héroïque mais sans pathos, son interprétation va à l’essentiel, sans fioritures (Bénédiction de Dieu dans la solitude). Le Nocturne de Chopin en bis témoigne d’une pureté de ligne et d’intonation portée par une éloquence musicale qui répond à l’intitulé de la saison 2009 de ces Concerts de Midi. Le jury du Concours de Varsovie qui, en 2000, lui décerna un Prix Spécial Chopin avait vu juste.
Michel Le Naour
Paris, Amphithéâtre Richelieu Sorbonne, 30 janvier 2009
> Les précédents comptes-rendus de Michel Le Naour
> Programme détaillé de l’Amphithéâtre Richelieu Sorbonne
Photo : DR
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