Dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Chopin et en partenariat avec l’Institut Polonais de Paris, le Festival de Prades organisait un concert en hommage aux années parisiennes du compositeur. Il débutait par le Quintette à cordes op 29 de Beethoven, partition mineure connue de Chopin dont l’altiste Bruno Pasquier et le Silesian Quartet offrent une interprétation sans recherche excessive. Le court Allegretto capricioso « alla Chopin » pour contrebasse et piano de Giovanni Bottesini, sous l’archet de Jurek Dybal, est une page de circonstance, clin d’œil à l’intérêt qu’éprouvait l’auteur des Mazurkas pour un instrument pratiqué en Pologne lors des fêtes populaires.

Dans la tardive (1848) Sonate pour violoncelle et piano op 65, le Finlandais Arto Noras témoigne une nouvelle fois ses qualités de styliste avec cette manière toute retenue de privilégier la musique pure ; le pianiste Yves Henry s’avère, quant à lui, être un accompagnateur efficace et attentif. Après l’entracte, le Divertimento (version 2010) de Krzysztof Penderecki pour violoncelle seul se situe dans une mouvance néoclassique. Achevée quelques jours avant sa création, cette pièce, interprétée avec dextérité par Noras, se laisse écouter sans déplaisir et le public fait d’ailleurs un triomphe à son auteur. Pour conclure, le 2ème Concerto pour piano de Chopin, dans sa version pour quintette à cordes, est rendu avec naturel et délicatesse par la pianiste Ewa Poblocka (photo) (5ème Prix du Concours Chopin de Varsovie en 1980 – et remplaçante de Wojciech Switala initialement annoncé), bien soutenue par les cordes du Silesian Quartet et du contrebassiste Jurek Dybal. Un hommage à Chopin qui sort des sentiers battus.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 25 février 2010

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Photo : DR