Azzuro : le jeu clair, poétique et lumineux de la jeune pianiste française (24 ans) s’accorde idéalement à son nom. Une grand-mère napolitaine pianiste amateur, une famille très mélomane, un frère corniste (aujourd’hui membre de l’Orchestre Philharmonique de Stuttgart) : tout a contribué à diriger Fanny Azzuro vers la musique et le piano. Après des études au Conservatoire de Montpellier auprès de Suzan Campbell, la jeune artiste a poursuivi son parcours à Paris, d’abord au CRR de la rue de Madrid avec Olivier Gardon, puis au CNSM de la Villette auprès de Laurent Cabasso et de Théodore Paraskivesco, avec lequel elle étudie encore aujourd’hui et « qui la soutient dans tous ses projets ».

Fanny Azzuro n’a pas oublié non plus la rencontre avec Gisèle Magnan au moment de l’installation à Paris et la précieuse « méthode de travail » que son aînée a su lui apporter. D’autres rencontres stimulantes se sont produites plus récemment : avec Jay Gottlieb, grand spécialiste du répertoire contemporain(1), et Tuija Hakkila, pédagogue à l’Académie Sibelius d’Helsinki et personnalité dont « l’inspiration foisonnante et la grande liberté d’esprit » enthousiasment à l’évidence une musicienne toujours partante pour la découverte.

En rien « bête de concours » Fanny Azzuro ne boude pas pour autant les compétitions musicales, bien consciente de l’importance des contacts que la jeune artiste qu’elle est peut y nouer. Lauréate de la World Piano Competition de Cincinatti l’an dernier, elle y avait rencontré Alexander Beridze… qui l’a invitée à participer il y a quelques jours au New York Piano Festival dont il assure la direction artistique.

Ouverte à tous les arts, à tous les styles musicaux, Fanny Azzuro a par ailleurs collaboré avec le jazzman Tigran Hamassyan - une illustration de sa « volonté de décloisonner le concert classique » - et a aussi fondé un ensemble de tango (un quatuor violon-bandonéon-piano-contrebasse) avec lequel elle bâti des projets en ce moment.

C’est sous un jour plus traditionnel mais néanmoins séduisant qu’on la retrouve à l’église St-Ephrem lundi 12 juin avec Chopin et Brahms. Ce dernier, à la différence de Schumann, complice de longue date, fait partie de ses découvertes assez récentes et elle en explore l’univers avec passion. Curieux de talents nouveaux, n’hésitez pas !

Alain Cochard

(1) Un domaine qui, parmi tant d’autres, passionne Fanny Azzuro et lui a d’ailleurs valu une « Mention spéciale pour la meilleure interprétation de musique contemporaine » lors du Concours Piano Campus 2009.

Récital de Fanny Azzurro, piano
Œuvres de Chopin et Brahms
12 juin 2010 – à 18h 30
Eglise St-Ephrem
17, rue des Carmes / 75005 (M° Maubert-Mutualité)
Rens. : 01 42 50 96 18

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Photo : DR